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Aspirations européennes ou rapprochement avec la Russie : pourquoi les législatives s'annoncent cruciales en Moldavie ?
Entre tentations prorusses et aspirations européennes, la Moldavie se rend aux urnes, ce dimanche 28 septembre, dans des élections législatives marquées par des ingérences russes.
Des électeurs arrivent aux centres de vote à Chisinau, ce dimanche 28 septembre.
Crédit : Artur Widak / NurPhoto / NurPhoto via AFP
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La Moldavie joue son avenir ce dimanche 28 septembre. Ce petit pays de 2,6 millions d’habitants, enclavé entre la Roumanie et l’Ukraine, vote lors d’élections législatives organisées dans l’ombre de la guerre entre Kiev et Moscou.
Les électeurs moldaves doivent désigner leurs députés dans un scrutin crucial que la présidente du pays, proeuropéenne, présente comme un véritable référendum : un choix entre un avenir tourné vers l’Union européenne ou un rapprochement avec la Russie.
Dans la région autonome de Gagaouzie, au sud du pays, largement russophone et prorusse, l’oligarque Ilan Shor - en exil à Moscou - inonde la région de roubles dans l’espoir de faire basculer le pays dans les mains de Vladimir Poutine. Au parc d’attractions de Gagaouzie, entièrement gratuit, le sujet reste sensible. "Le parc n’a pas de statut commercial. Nous ne donnons aucune interview. Il est formellement interdit de poser des questions aux employés", assure sa direction.
Face à la misère, les habitants cèdent à la corruption
À Comrat, la capitale régionale, la misère est criante et beaucoup accueillent favorablement ces aides russes. Lioubov, une retraitée, complète sa pension de 2.300 leus, environ 120 euros, en vendant du fromage et du saucisson sur un trottoir. Elle confie accepter sans hésiter les 10.000 roubles donnés par Moscou, soit près de 100 euros : "Shor a promis de l'aide aux retraités et aux invalides parce que c’est impossible de s’en sortir avec nos retraites, et donc ça a été organisé à partir du mois de mai 2024. 10.000 roubles russes chacun et maintenant, le pouvoir, c'est de la corruption."
Ces pratiques de corruption n’inquiètent pas tous les Moldaves. Dans plusieurs partis prorusses, on estime que la situation sociale impose un rapprochement avec Moscou. À Chisinau, la capitale, la Russie suscite encore de nombreux fantasmes. Olga, une autre retraitée, affirme : "J’espère qu’il y aura des améliorations. Si nous sommes avec la Russie, le gaz et l’électricité coûteront moins cher, ce sera pareil pour les produits alimentaires et les retraités toucheront une pension plus élevée."
Des ingérences russes préoccupantes
Le mouvement proeuropéen de la présidente a mené une campagne loin de ces considérations sociales. Le parti Action et Solidarité a tenté de mobiliser les foules sur une opposition entre Russie et Europe. Une stratégie qui rend les ingérences russes d’autant plus préoccupantes.
Le Premier ministre moldave, Dorin Recean, souligne : "Ils utilisent des instruments très sophistiqués, y compris basés sur l’intelligence artificielle, pour la communication, les paiements, les cryptomonnaies, et pour financer et influencer les élections moldaves." Pour empêcher les candidats prorusses de prendre le parlement, le camp présidentiel mise sur la mobilisation de la diaspora moldave, appelée à voter ce dimanche.
