L'œil de Valérie Trierweiler du 3 février 2021
BILLET - Valérie Trierweiler fait le point sur les dérives de Twitter, dont certains estiment aujourd’hui qu’il est une menace pour la démocratie.

Certains estiment aujourd’hui que le petit oiseau bleu qu’on appelle Twitter, créé en 2006 par Jack Dorsey, est une menace pour la démocratie. Notamment Samuel Laurent, journaliste qui publie dans quelques jours un livre à ce sujet : J’ai vu naître le monstre, aux Arènes. Un livre que j’ai trouvé particulièrement intéressant. Il démonte le mécanisme de ce réseau social et aide surtout à une prise de conscience de ses dangers.
Ce que dénonce l’auteur du livre, c’est la tyrannie du jugement moral, le règne de l’indignation qui peut aller jusqu’au harcèlement et les intox. 140 signes c’est court et beaucoup à la fois. Un fait divers et tout le monde y va de son commentaire sans même que les faits aient été vérifiés ou avérés.
Tous les politiques s’y expriment et font leurs annonces. Sauf un ! Trump qui n’en a plus depuis que Twitter lui a supprimé son compte. Allez hop 89 millions de followers envolés en un rien de temps. Mais est-ce un déni de démocratie ? En tout cas beaucoup de personnalités politiques se sont demandées : est-ce aux GAFA de réguler le débat public ?
Top 50 des comptes Twitter pour les politiques
Le numéro 1 est Emmanuel Macron avec 6,6 millions, normal il est président, suivi de Marine Le Pen avec 2,5 millions puis Sarkozy, Hollande, Mélenchon avec un peu plus de deux millions d’abonnés. Ce classement existe aussi pour les journalistes, avec en tête Cyprien que nous pouvons entendre sur cette antenne et ses 8 millions d’abonnés, suivi de Pierre Ménès et de Nikos Aliagas.
Notre cher Thomas Sotto est 22e avec 435.000 abonnés. Je suis 31e et pourtant on m’avait surnommée twitterweiler ! Mais est-ce que cela signifie vraiment quelque chose, est-on influent parce qu’on a un potentiel de tant de détracteurs ? Twitter c’est comme le mariage, c’est pour le meilleur et pour le pire. On y trouve des dérapages en tout genre, des insultes, des fakes news.
Mais rappelons que de beaux mouvements y sont nés. Le Black Lives Matter n’aurait pas eu ce retentissement sans son hashtag. Les révolutions en Tunisie ou en Égypte non plus. Et encore récemment le #metooincest.
Le danger des algorithmes
Bien sûr, il y aura toujours des anonymes, des revanchards et des tocards qui ont besoin de se défouler. Mais le danger n’est pas celui-ci. Il provient des algorithmes et des robots capables de produire des milliers de tweets qui finissent par avoir une influence sur un courant de pensée ou une élection.
Comme ça a été le cas pour le Brexit. Alors méfions-nous des tendances artificielles, Twitter est bien un monde virtuel qu’il faut savoir utiliser avec modération. Comme l’alcool, il altère la réalité. En France, Twitter c’est près de 17 millions d’utilisateurs mensuels et 4,5 millions au quotidien mais rien ne remplacera jamais un bulletin de vote.