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Pourquoi il est déconseillé de publier des photos de ses enfants sur les réseaux sociaux
Deux études le prouvent : 50 % des images retrouvées par la police sur des forums pédopornographiques proviennent de publications des parents.
Un logiciel qui scanne les réseaux sociaux expérimenté par l'Intérieur (illustration)
Crédit : ISSOUF SANOGO / AFP
Si vous avez l'habitude de poster des photos de vos enfants sur Facebook et Instagram, vous y réfléchirez peut-être à deux fois après la lecture de cet article. Comme l'on rappelé des experts à l'approche des vacances d'été, cette pratique n'est pas sans risque pour les plus jeunes. Alors que plus de la moitié des parents admettent avoir déjà mis en ligne des images de leur progéniture sur Internet, il convient d'avoir à l'esprit que ces clichés peuvent leur porter préjudice en les exposant à leur insu, voire être récupérés puis détournés dans des cercles pédocriminels. Il convient donc de prendre un certain nombre de précautions avant de les immortaliser dans un post Instagram.
Publier la photo d'un enfant sans son consentement sur une plateforme lui créé une identité en ligne qu'il n'a pas choisie et qui peut être susceptible de lui porter préjudice à l'avenir. A fortiori à la lumière des progrès de l'intelligence artificielle qui permet déjà de retrouver facilement les images associées à une personne. Les parents sont d'autant plus incités à s'interroger sur leurs méthodes que le droit français permet aux enfants de porter plainte pour des images publiées à leur insu. Le Code pénal prévoit une peine d'un an de prison ou une amende de 45.000 euros. En début d'année, une loi à l'initiative de la majorité est venue renforcer le droit à l'image des enfants en introduisant la notion de vie privée dans la définition de l'autorité parentale et en précisant les conditions de l'exercice de ce droit en commun par les deux parents.
Plus problématique, les images publiées sur les réseaux sociaux par les parents peuvent être récupérées pour alimenter des réseaux pédocriminels. D'après le député de la majorité Bruno Studer à l'origine de la loi sur le droit à l'image des enfants et du texte sur le contrôle parental, la moitié des clichés échangés sur les forums pédopornographiques avaient été d'abord publiées par les parents sur les réseaux sociaux. Cette menace est d'autant plus prégnante en été, où les images d'enfants en maillot de bain sont susceptibles d'attirer les prédateurs.
Pour se prémunir de ces risques, une bonne hygiène numérique s'impose. Il convient de restreindre l'audience de ses publications sur les réseaux sociaux à un cercle d'amis proches et d'éviter de publier des images où le visage de ses enfants est trop nettement visible. Une bonne option consiste aussi à privilégier les messageries sécurisées pour échanger les photos de famille avec ses proches.
