Urinothérapie : boire son urine, est-ce bon ou dangereux pour la santé ?
Cette "médecine alternative", sans base scientifique, consistant à boire de l'urine suscite l'inquiétude des autorités sanitaires face à ses dangers potentiels et son essor au sein des dérives sectaires.
En 2024, la Mission interministérielle de lutte contre les dérives sectaires, ou Miviludes, a reçu 4.571 saisines, soit 13,7% de plus qu'en 2021 et 111% de plus qu'en 2015.
Sur tous les signalements reçus entre 2022 et 2024, la santé et le bien-être arrivent en tête (37%), devant les cultes et spiritualités (35%), selon le rapport d'activité de l'organisme publié mardi.
Alors que les malades du cancer restent les plus touchés par les dérives sectaires en santé, la Miviludes s'inquiète du développement de pratiques de soins non conventionnelles (PSNC) au sein même d'établissements de santé.
Dans le traitement du cancer, l'organisme alerte sur la dangerosité de l'urinothérapie, méthode "qui consiste à boire son urine" et ayant été "fatale" pour certaines victimes, selon l'AFP.
Des "bienfaits" pas établis
La consommation ou l’application locale d’urine humaine ou animale à des fins médicinales est pratiquée dans le monde entier depuis des millénaires dans plusieurs cultures. L'Inde par exemple, produit une large quantité de remèdes issus d'urine de vache (considérée comme un animal sacré selon la religion indoue).
La chanteuse Madonna a d'ailleurs illustré cette pratique en 2019 en partageant une vidéo sur laquelle elle boit un verre de son urine après un bain glacé.
Si les "bienfaits" de l'urinothérapie n'ont pas encore étés établis dans une étude récente ou par des résultats scientifiques fiables, la médecine a plutôt tendance à pointer les dangers de cette pratique.
Pourquoi l'urinothérapie est-elle dangereuse ?
"Aucune preuve ne vient étayer les affirmations selon lesquelles boire de l'urine est bénéfique", d'après le site spécialisé Heathline. "La recherche suggère que cela peut introduire des bactéries, des toxines et d'autres substances nocives dans votre sang, et stresser vos reins", mentionne l'article en question.
Santé magazine n'encourage également pas cette "médecine alternative", affirmant que l’urine "peut éventuellement se contaminer au contact de muqueuses infectées par des bactéries". "Là encore, on ne voit pas le bénéfice d’avaler un staphylocoque doré ou tout autre microbe", concluait le média.
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