Le syndrome des ovaires polykystiques est un dérèglement hormonal qui touche environ 10% des femmes en âge d’avoir des enfants. C’est l’une des premières causes de troubles de la fertilité chez la femme, bien avant l’endométriose. Et pourtant, ce syndrome est encore peu connu du grand public.
Les premiers désagréments peuvent apparaître dès la puberté. Il se manifeste par des cycles irréguliers et longs, voire absents, des signes d’hyperandrogénie, comme de l’acné récidivante et une pilosité excessive de type masculine, sur le visage, la poitrine, le dos... ou bien par une élévation du taux de testostérone dans le sang.
À l’échographie, les ovaires sont plus gros et présentent beaucoup de follicules. "Les follicules s’accumulent à chaque cycle dans les ovaires, explique Michel Pugeat, endocrinologue et professeur émérite à l’Université Claude Bernard à Lyon". "Ces petits follicules n’arrivent pas à maturité pour assurer l’ovulation, et produisent des hormones mâles, en particulier de la testostérone, qui provoquent tous ces symptômes", explique-t-il.
Les femmes aux ovaires polykystiques peuvent avoir des enfants, mais elles rencontrent souvent des difficultés. D’ailleurs, ce syndrome peut être découvert à ce moment-là, quand on a un désir de grossesse et qu’on n’arrive pas à être enceinte. Selon le Pr Pugeat, "la situation peut s’arranger avec le temps, car on a moins de follicules. On a alors plus de chances d’avoir une ovulation et de tomber enceinte. Il n’est pas rare d’observer une première grossesse à l’âge de 40 ans".
L’origine du trouble est multifactorielle. "C’est un syndrome complexe, a souligné le Pr Pugeat. La génétique - des antécédents chez la mère augmentent le risque - et la vie fœtale semblent jouer un rôle important. Il y a aussi des causes environnementales, avec notamment les perturbateurs endocriniens".
Le bon fonctionnement des ovaires peut aussi être perturbé par des taux élevés d’insuline dans le sang, l’hormone qui contrôle les niveaux de sucre, dans un contexte d’alimentation trop riche. Très souvent d’ailleurs, le syndrome des ovaires polykystiques s’accompagne de surpoids.
Manger moins peut aider. Chez les femmes qui ont des problèmes de poids, perdre, ne serait-ce que quelques kilos, peut améliorer la régularité des cycles. Mais, on le sait, ce n’est pas si facile de réduire ses apports caloriques. Augmenter son activité physique, c’est donc capital, car on ne maigrit que lorsque les apports énergiques sont inférieurs à ses dépenses.
Revoir son style de vie peut suffire pour réduire les symptômes et améliorer la fertilité. Cela doit être la première chose à faire avant d’envisager d’autres traitements.
La pilule permet de mettre au repos les ovaires et donc de contrer la sécrétion des hormones mâles, responsables des symptômes. "Aux femmes qui ne souhaitent pas prendre la pilule, on peut prescrire, hors AMM, de la spironolactone, un diurétique qui bloque la production des hormones mâles, ajoute le Pr Pugeat". Enfin, les femmes atteintes du syndrome des ovaires polykystiques, étant plus à risque de diabète, la prescription de médicaments régulateurs de la glycémie pourrait être bénéfique. Des études sont en cours pour le confirmer.
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