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Une personne utilisant un smartphone (illustration)
Crédit : d3sign / GETTY
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Pour la rentrée 2024, l'Éducation nationale a mis en place une nouvelle mesure interdisant l'utilisation des téléphones portables dans 200 établissements scolaires. Cette initiative a pour objectif de sensibiliser les élèves à un usage réfléchi des outils numériques et de leur permettre de profiter pleinement de la vie en collectivité. Mais cette mesure est-elle raisonnable ou trop radicale ?
Selon le docteur Jimmy Mohamed, l'interdiction des téléphones portables devrait s'étendre même au-delà du collège. À cet âge, un simple téléphone à touches, sans accès à Internet, serait largement suffisant. D'ailleurs, les réseaux sociaux ne sont pas recommandés pour les jeunes de moins de 15 ans.
Bien que les smartphones facilitent la vie quotidienne, ils peuvent nuire à l'apprentissage. En effet, les smartphones encouragent le multitâche numérique. Les adolescents passent rapidement d'une application à l'autre, entre notifications et diverses activités, ce qui réduit leur capacité à se concentrer sur une seule tâche à long terme et fragmente leur attention.
Les réseaux sociaux fournissent des stimuli continus et rapides (comme les vidéos courtes ou les notifications fréquentes), ce qui diminue la capacité à se concentrer sur des tâches demandant un effort intellectuel soutenu. Même les adultes ont du mal à se concentrer à cause des smartphones. Pour les plus jeunes, les conséquences sont encore plus graves, car la partie du cerveau responsable du contrôle rationnel n'est pas encore pleinement développée, ce qui les rend plus vulnérables à la perte de contrôle.
Les réseaux sociaux exploitent les circuits de la dopamine dans le cerveau, les mêmes que ceux activés par des récompenses naturelles comme la nourriture ou les interactions sociales. Les notifications, les "likes", et autres formes de validation sociale stimulent ces circuits, rendant le cerveau plus sensible à ces récompenses instantanées. Cependant, offrir des gratifications rapides, comme ces "likes", peut réduire la tolérance des adolescents à l'effort et à la gratification différée. Ils deviennent moins enclins à accomplir des tâches qui demandent du temps et des efforts sans récompense immédiate.
Les smartphones volent notre temps de sommeil tout en perturbant notre endormissement et en bloquant la production de mélatonine, l'hormone du sommeil. De plus, des études montrent que la simple présence d'un smartphone dans la chambre, même s'il n'est pas utilisé, perturbe le sommeil des adolescents. Si tous les parents résistaient à la tentation d'acheter un smartphone au collège, la pression sociale de ne pas en avoir serait moindre.
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