Les tiques sont particulièrement actives en automne. On peut se faire piquer par ces petites bestioles lors d’une promenade en forêt. Il faut agir vite si on voit une tique accrochée à sa peau. D’abord, on inspecte bien l’ensemble du corps pour voir si on n’a pas été piqué à plusieurs endroits, notamment derrière les genoux, à l’aine, derrière les oreilles... Prendre une douche ne suffit pas faire tomber une tique. Pour la retirer, on va utiliser une pince à épiler, ou mieux si on en a un, un tire-tiques qui ressemble à un mini-pied de biche, vendu en pharmacie. On va tourner doucement en évitant d’arracher la tête de la tique. Ensuite, on désinfecte bien la plaie.
Comment savoir si la tique a pu nous transmettre la maladie de Lyme ? Déjà, c’est important de le dire, les tiques ne sont pas toutes porteuses de la bactérie Borrelia, responsable de la maladie de Lyme. Et même si les tiques sont infectées, elles ne transmettent pas forcément la maladie. Le risque de contracter la maladie de Lyme est faible. Selon les régions, il se situe entre 2 et 5%, précise la docteure Alice Raffetin, infectiologue à l’hôpital Villeneuve-Saint Georges où elle coordonne le Centre de référence des maladies à tiques. Ceci dit, il faut surveiller pendant environ un mois si on ne voit pas apparaître un érythème migrant, une rougeur au point de la piqûre.
C’est typique de la maladie de Lyme. Il s’agit d’une tache en forme de cible. Elle apparaît généralement entre 3 et 30 jours après la piqûre. Elle s’étend de jour en jour. Elle fait habituellement plus de 5 cm de diamètre, et elle peut même aller jusqu’à 30 cm. Elle ne fait pas mal et elle ne gratte pas. Dans ce cas-là, il faut consulter un médecin. S’il confirme le diagnostic de maladie de Lyme, il va prescrire des antibiotiques, à prendre pendant 10 à 14 jours, pour éliminer la bactérie. L’examen clinique suffit et aucun examen supplémentaire n’est nécessaire dans ce cas. Il n’y a aucune séquelle.
En revanche, dans 20% des cas, la maladie peut se manifester autrement et plus tardivement, maximum dans les 6 mois après la piqûre. Dans ce cas, on a affaire à une forme disséminée de la maladie : la bactérie Borrelia en cause n’est pas restée localisée au niveau de la peau. Mais elle est allée se mettre dans d’autres tissus, notamment dans les articulations, principalement au niveau du genou, et dans les nerfs.
C’est plus ennuyeux car on peut ressentir une fatigue inexpliquée, mais aussi avoir des douleurs articulaires, des atteintes neurologiques, comme une paralysie faciale ou une sciatique anormalement douloureuse, souligne l’infectiologue. Le patient est alors orienté vers un infectiologue à l’hôpital ou dans un centre de référence. Une prise de sang permettra de détecter la présence ou non d’anticorps. Si c’est positif, là encore, on va prescrire des antibiotiques, mais sur une période plus longue, entre 14 et 28 jours pour éliminer la bactérie responsable de ces symptômes.
Si on a été piqué par une tique et qu’on s’en est aperçu, on peut le signaler sur l’application "Signalement TIQUE" développée par le Ministère de la santé, l’INRAE et l’Anses. Elle est gratuite, accessible sur smartphone et sur ordinateur. Cela permet aux scientifiques de tenir à jour les cartes indiquant la présence des tiques dans les différentes régions de France. On peut même envoyer la tique pour qu’elle soit analysée à des fins de recherche.
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