Plus d’un jeune sur quatre a besoin de boire avant un rapport sexuel

Un sondage alerte sur la consommation d’alcool par les jeunes avant un rapport sexuel. Ils sont plus d’un quart à estimer en avoir besoin. Mais cela peut avoir des conséquences sur la santé et mener à une abolition du consentement.

L'alcool perturbe le sommeil.

Crédit : iStock / Getty Images Plus

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Ressentez-vous le besoin de boire de l’alcool avant un rapport sexuel ? Pour 14% des Français, la réponse est oui et cela monte à 28% pour les 18-24 ans. Une part importante révélée par un sondage de l’Ifop pour Bangumi.

Pour le Professeur Laurent Karila, addictologue à l’hôpital Paul-Brousse de Villejuif (Val-de-Marne), ces chiffres ne sont pas surprenants. Il explique à nos confrères du Parisien que "les jeunes consomment surtout de l’alcool avant un rapport sexuel pour être désinhibés et se sentir plus à l’aise". Il faut dire qu’un quart des personnes interrogées estiment que l’alcool "permet d’être plus à l’aise pour avoir un rapport sexuel".

Une confiance en soi évidemment artificielle et qui ne rend pas plus performant. "C’est même l’inverse", souligne le professeur. "Quand on consomme régulièrement de l’alcool, on peut avoir des troubles de l’érection, une moindre lubrification chez la femme…"

Les risques de cette consommation

Consommer de l’alcool en prévention d’un rapport sexuel comporte des risques. Il peut y avoir des conséquences psychologiques à se croire puissant et à finalement décevoir son ou ses partenaires. Cela peut même conduire à un cercle vicieux : boire pour avoir confiance en soi, décevoir, puis perdre un peu plus confiance.

Il y a aussi le risque de prendre l’habitude de consommer régulièrement de l’alcool, y compris dans d’autres occasions, ce qui pourrait conduire à une dépendance. Alcool-info-service liste plusieurs signes qui doivent alerter, comme la consommation de plus en plus régulière et importante d’alcool, l’impossibilité de résister à ses envies d’alcool, le fait de boire tous les jours… En cas de besoin, contactez le 0 980 980 930 (Alcool-info-service, joignable 7j/7 de 8h à 2h, appel non surtaxé).

Enfin, il y a le risque d’un rapport non consenti. 22% des jeunes de 18 à 24 ans reconnaissent avoir déjà eu un rapport sexuel non consenti sous l’emprise de l’alcool. Cela serait même arrivé à plusieurs reprises à la moitié d’entre eux. Les conséquences physiques et psychologiques sont graves. En plus du risque de grossesse non désirée ou de transmission d’infections sexuellement transmissibles, les agressions sexuelles sont un véritable danger. En cas de besoin, contactez le 3919 (Violences Femme Info, appel gratuit et anonyme, accessible 24h/24 et 7j/7) ou la police (17). Pour rappel, lorsqu’un acte de pénétration sexuel est imposé à une personne par violence, menace, contrainte ou surprise, on parle de viol. Il s’agit d’un crime puni de 15 ans de réclusion criminelle.

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