"On n'est pas content sur la forme": face à l'épidémie de grippe, des médecins réquisitionnés pour Noël dans les Bouches-du Rhône

Des médecins réquisitionnés pour les fêtes. Alors que le pic de l'épidémie de grippe n'est pas encore atteint, selon le bulletin de Santé Publique France ce mercredi 24 décembre, aucun département n'échappe au virus. Par endroit, la tension commence à se faire ressentir comme dans les Bouches-du-Rhône où 17 médecins généralistes ont été réquisitionnés, notamment à Martigues, La Ciotat et Aubagne.

"Les médecins de La Ciotat ont reçu des réquisitions, amenées par des gendarmes, pour assumer les gardes de secteur avec pour première date, ce 25 décembre au soir, 20 heures", explique Jérémy Chaumoitre, coordinateur d'un centre médical de La Ciotat, interrogé par RTL. "Ces médecins seront à disposition du centre 15 pour pouvoir consulter des patients", poursuit-il.

Au total, 8 médecins de La Ciotat ont reçu la visite de la gendarmerie pour recevoir ces réquisitions. Jérémy Chaumoitre dénonce auprès de RTL un "process anxiogène". "Quand vous avez un gendarme qui vient taper à votre porte pendant votre consultation, ça fait un peu drôle. On est pas trop habitué", explique-il, rappelant qu'ils sont "pénalement responsables" face à cette obligation. En effet, les médecins qui dérogeraient à cet arrêté s'exposent à des poursuites. 

Ces réquisitions interviennent très tard alors que ce manquement au niveau du tableau est connu depuis quelques semaines voire quelques mois.

Jérémy Chaumoitre, coordinateur d'un centre médical La Ciotat

"Bien sûr que les médecins vont assumer leurs réquisitions. Maintenant, elles interviennent très tard alors que ce manquement au niveau du tableau est connu depuis quelques semaines voire quelques mois", regrette le coordinateur de La Ciotat. Et de marteler : "On n'est pas content sur la forme."

D'après l'Agence France-Presse, les généralistes sont réquisitionnés entre le 25 décembre et le 4 janvier, sur des dates et des horaires définis par trois arrêtés signés lundi 22 décembre. Le texte explique que cette décision a été prise car "la persistance d'un tableau de garde insuffisant pour assurer la permanence des soins (...) constitue un risque grave pour la santé publique, résultant de l'absence de réponse prolongée aux demandes de soins de premier recours".

Un sous-variant plus contagieux

L'épidémie de grippe continue de s'intensifier partout sur le territoire. Les autorités de santé pensent que le pic de cette épidémie pourrait intervenir la semaine prochaine.

Cette année, le virus engendre beaucoup de contaminations. La faute, selon les infectiologues, à un nouveau variant du virus grippal - sous-variant de H3N2 appelé "K" - plus contagieux. En revanche, il y a une bonne nouvelle : ce variant ne semble pas plus virulent. Il ne donne pas de symptômes plus sévères. La preuve : l'activité à l'hôpital reste modérée et les établissements de santé ne sont pas surchargés. Il n'y a pas non plus d'afflux de malades atteints de forme grave. 

La vaccination demeure la meilleure défense contre les formes graves de grippe, surtout pour les plus vulnérables (plus de 65 ans, femmes enceintes, personnes immunodéprimées ou avec des maladies chroniques), martèlent les autorités sanitaires. Cette année, près de 60% des Français de plus de 65 ans se sont fait vacciner. 

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