Migraines : comment les prévenir et les soulager

Près de onze millions de Français souffrent de migraine et les femmes sont trois fois plus touchées que les hommes. Il existe plusieurs manières de limiter la survenue des crises.

Illustration d'une personne migraineuse

Crédit : Pixabay

MIGRAINE - Pourquoi il est utile de tenir un agenda de ses crises

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La migraine, ce n’est pas n’importe quel mal de tête. La douleur répond à des critères bien précis, c’est une maladie qui évolue par crises. La crise dure entre 4 et 72 heures sans traitement. Elle peut être unilatérale, mais pas forcément, ou pulsatile, avec la sensation d’avoir des battements de cœur dans la tête. En plus des maux de tête pénibles, on peut avoir des nausées ou des vomissements. Souvent, il faut se mettre au calme ou dans le noir, car le mouvement peut l’aggraver et on peut avoir une hypersensibilité au bruit et à la lumière.

S’il n’est pas possible de faire disparaître un terrain migraineux, on peut limiter la survenue des épisodes douloureux en essayant de repérer les facteurs déclenchants. En effet, différentes situations peuvent déclencher la migraine.

C’est très variable d’une personne à l’autre. Cela peut être la prise de certains aliments ou boissons, comme le chocolat, le vin, les charcuteries, le stress, une nuit trop courte ou trop longue, un changement de rythme, des changements hormonaux. Comme me l’a souligné le Dr Jérôme Mawet, neurologue à l’hôpital Lariboisière à Paris, "la migraine, c’est la maladie de l’intolérance au changement".

Tenir un agenda de ses migraines

Une personne migraineuse qui va mieux connaître ses facteurs déclenchants pourra mieux maîtriser la maladie. Si, par exemple, elle sait que la faim peut déclencher une migraine, elle veillera à ne pas sauter de repas. Si ce sont les changements de rythme, elle essaiera d’avoir des horaires réguliers. C’est pour cela que c’est bien de noter dans un agenda la date et l’heure de la survenue de ses migraines, les facteurs déclenchants, mais aussi leur durée et leur intensité ainsi que les médicaments qu’on a pris. On peut télécharger gratuitement un agenda de la migraine qui permet de renseigner tout cela, sur le site de la Société Française d’Études des Migraines et Céphalées.

Noter la durée et l’intensité des migraines permet de se rendre bien compte de la fréquence et de la sévérité des crises. On peut le faire au moins pendant trois mois, avant de consulter par exemple. Cela va permettre au médecin de quantifier la migraine et l’orienter vers le bon traitement : des anti-inflammatoires non stéroïdiens ou de l’aspirine si la douleur est modérée. À prendre le plus tôt possible, dans l’heure qui suit le début des symptômes. Le paracétamol est, en général, peu efficace. Des triptans peuvent être prescrits si la douleur persiste malgré la prise d’anti-inflammatoires. Il en existe plusieurs. Et si un ne marche pas, on peut en essayer un autre.

Une maladie qui se soigne

Il y a plein de solutions, il ne faut pas se décourager trop vite, ni voir la migraine comme une fatalité sous prétexte, par exemple, qu’il y a plusieurs cas dans la famille. Même s’il y a une part héréditaire, on peut très bien la soigner aujourd’hui. Parfois, un traitement ne marche pas parce qu’il n’est pas pris au bon moment ou à la bonne dose. Mais cela peut se corriger. "La crise doit être enrayée en deux heures dans la majorité des cas, m’a précisé le spécialiste. Et après, on doit pouvoir reprendre une vie normale. Enfin, si les crises sont fréquentes ou intenses, un traitement de fond, préventif, peut également être prescrit pour réduire leur survenue ou leur sévérité".

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