C'est un fait de nombreux seniors chutent et se relèvent en disant : "C’est bon, ce n’est rien, y a pas de mal !". C'est une erreur, car il ne suffit pas de se sentir indemne pour être indemne. Ce problème a été soulevé par une étude réalisée aux États-Unis par une équipe de spécialistes en gériatrie.
Pendant 4 ans, ils ont suivi quelque 120 personnes âgées dont ils ont analysé les chutes. Des chutes, il y a en a eu 371 au total. À chaque fois qu’il s’en produisait une, les personnes concernées devaient le signaler.
Ce que les chercheurs ont constaté, c'est que les chutes
ne se produisent pas forcément là où on aurait tendance à
imaginer qu’elles se produisent. Si vous pensez que le scénario le
plus répandu, c’est la chute en pleine nuit, dans un escalier ou
dans une ruelle sombre, vous vous trompez. Pour preuve
ces deux chiffres issus de l’étude : 62% des chutes se
sont produites à l’intérieur et dans 81% des cas,
ça s’est passé dans un endroit parfaitement éclairé.
On peut imaginer que c’est quand on se sent en confiance, que l’on relâche son attention et que survient l’accident. C’est une piste de réflexion d’autant que, toujours selon l’étude, la chambre à coucher s’avère un lieu à risque : c’est l’endroit le plus fréquemment cité par les victimes de chutes. Et la chambre, ça reste quand même la pièce où l’on est censé être détendu. Donc, conseil numéro 1 : c’est quand vous êtes à l’aise, dans un univers familier où vous avez vos petites habitudes, que vous devez redoubler d’attention.
L’étude mentionne également les principales raisons pour
lesquelles les seniors chutent. On y retrouve que du "classique" :
soit on glisse, soit on perd l’équilibre, soit on trébuche sur
quelque chose. Avec, le plus souvent, des conséquences immédiates,
car je vous rappelle que la moyenne d’âge du groupe suivi
s’élevait à 83 ans.
Ces conséquences sont diverses, une blessure visible, un
handicap qui affecte leur capacité à marcher ou encore le fait de
devoir s’aider d’une canne pour se déplacer. Mais
paradoxalement, c’est quand il n’y a pas de conséquences qu’il
faut se méfier.
L’étude a montré que
dans de nombreux cas, la personne se relevait de sa chute et se
sentait bien. Pas de plaie, pas de fracture, donc elle n’allait
ni à l’hôpital, ni chez le médecin, ni chez le kiné. Sauf que
dans 8% des cas, ça n’allait bien qu’en apparence car après la
chute, les personnes concernées ne marchaient plus comme avant la
chute. On appelle ça les "chutes silencieuses".
Ce sont des chutes qui ne
sont pas considérées comme préjudiciables, qui ne sont pas
traumatiques, mais qui changent quelque chose dans les habitudes du
patient et préparent en fait le terrain pour d’autres problèmes
et, in fine, une perte
d’autonomie.
D’où mon conseil numéro 2 : passé un
certain âge, en cas de chute, même si on ne ressent aucune douleur,
même si on se sent bien, il faut consulter et en parler avec son
entourage. La gravité ne doit pas être un critère. Retenez ça : il faut
se méfier des "chutes silencieuses", elles finissent toujours par
faire parler d’elles.
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