Je vais la jouer classique. Oui, les femmes et les hommes aiment de la même façon. Non, les femmes et les hommes n’aiment pas de la même façon. Chez l’homme comme chez la femme, on retrouve systématiquement trois molécules lorsqu’il est question d’amour et de désir.
Il y a d'abord la dopamine. Elle est cruciale pour le plaisir, les récompenses et les addictions. Quand on la sécrète, ça renforce notre mémorisation d’un stimulus plaisant à la suite d’une action.
Autrement dit, elle agit sur la mémoire. C’est grâce à la dopamine que l’on n’oublie jamais qu’embrasser, c’est agréable. Et chez l’homme comme chez la femme, plus l’excitation augmente plus la sécrétion de dopamine est abondante, le point culminant de la sécrétion étant atteint lors de l’orgasme.
La deuxième molécule, c'est l'ocytocine; C’est l’hormone du lien. Elle a été découverte alors qu’on étudiait les mécanismes d‘attachement entre la mère et l’enfant. Donc les femmes la sécrètent, mais les hommes aussi. C’est une hormone relaxante.
La troisième molécule, c'est la vasopressine. Associée à l’ocytocine, elle détend, elle désinhibe, ce qui facilite quand même le rapprochement des corps. Dopamine, ocytocine, vasopressine : ça, c’est pour les similitudes neurochimiques entre les deux sexes.
Il y a d’autres similitudes. On le constate quand on observe la réaction du cerveau (aussi bien masculin que féminin) via l’imagerie fonctionnelle. Ce sont les mêmes zones qui sont activées. Mais moi, ce qui m’intéresse, ce sont les différences sur la façon d’aimer.
La première différence concerne la testostérone. La testostérone, c’est le turbo de la libido.
Cette hormone est dix fois plus présente chez l’homme que chez la femme. Mais ça n’empêche pas l’harmonie…
Pourquoi ? Parce qu’au début d’une relation, les hommes ont un niveau de testostérone réduit alors que la testostérone de la femme monte en flèche. Le désir féminin est boosté. Donc, si vous voulez, les envies réciproques se rejoignent.
C’est ensuite que surgissent les problèmes. Grosso modo, après la première année. D’un côté, le taux de testostérone des femmes diminue. De l’autre, le taux des hommes a tendance à augmenter. D’où le décalage qu’il peut y avoir au sein du couple. Ça baisse d’un côté, ça monte de l’autre. On pourrait appeler ça "la crise des ciseaux de la libido".
Un autre paramètre influe sur le désir féminin : les variations hormonales menstruelles. L’excitation est plus intense lors de l’ovulation. Sans compter qu’en cas de contraception hormonale, ça peut complexifier un peu plus les choses.
Tout ça peut paraître un peu cliché. C’est pourtant le fruit des études scientifiques menées sur le sujet. Et tenez, puisqu’il est question de clichés, sachez qu’on peut mesurer certaines choses grâce à l’IRM.
Récemment, dans LE 1, Aurore Malet-Karas, docteur en neurosciences et sexologue, expliquait que les hommes réagissent plus au stimuli visuels que les femmes. On observe un niveau d’activation plus élevé dans leur hypothalamus, leur thalamus et leurs amygdales. De même, elle soulignait que les femmes, elles, sont plus sensibles au toucher ainsi qu’au contexte de l’excitation érotique. Ces différences existent. Cela ne veut pas dire qu’elles sont innées mais simplement qu’elles sont mesurables.
Il y a quand même une différence entre les hommes et les femmes dont on n’a pas parlé : c’est la capacité à, comment dire, remettre le couvert, instantanément. Un rapport sexuel se décompose en 4 phases : la montée en excitation, la phase de plateau de l’excitation, tenir, puis l’orgasme et la phase de résolution, on atterrit.
Les deux premières phases sont plus courtes chez l’homme que chez la femme. Mais après l’éjaculation, l’homme a ce qu’on appelle une période réfractaire : il ne peut pas avoir de nouvelle érection (en tout cas pas tout de suite) alors que la femme peut enchainer les orgasmes (c’est physiologiquement possible). Evidemment, tout ça, ce sont des tendances. Mais vous trouverez toujours des contre-exemples.
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