Michel Cymes : "Le défibrillateur, un outil indispensable dans les salles de sport"

Le défibrillateur est vraiment un produit efficace. Cela rassure quand on sait qu'il est à disposition. Il faut quand même savoir que chaque année en France, entre 1.000 et 1.500 personnes s'écroulent en plein effort dans les salles de sport. Petit message aux responsables de ces espaces qui n'auraient pas de défibrillateur : il serait peut-être temps d'y penser. Tout récemment à Barcelone, les cardiologues européens se sont réunis en congrès. Ils ont fait la démonstration que c'était indispensable.

L'expérience, qui a duré près de dix-huit ans, a été menée en Italie avec le concours de quelque 250 établissements sportifs. Certains étaient équipés de défibrillateurs ; d'autres, non. Quinze arrêts cardiaques sont survenus dans les centres sportifs équipés. La défibrillation a pu intervenir en moyenne trois minutes après l'accident. Quatorze des quinze victimes sont sorties indemnes de l'expérience, c'est-à-dire vivantes et sans avoir de séquelles cérébrales.

Dans les centres non équipées de défibrillateur, le bilan est moins reluisant : il a fallu en moyenne sept minutes pour que la défibrillation ait lieu. Sur les onze arrêts cardiaques recensés, cela se termine bien dans un seul cas (on évoque là une survie sans séquelle). Il y a sans doute une multitude de paramètres susceptibles d'expliquer tout cela. Mais dans l'esprit des cardiologues, le défibrillateur permet de passer de 9 à 93% de chances de survie en cas d'arrêt cardiaque.

Un appareil très simple d'usage

Il n'est pas compliqué de se servir d'un défibrillateur. L'appareil est petit et portatif. Il faut appliquer des électrodes autoadhésifs sur le thorax de la victime, auxquels l'appareil va envoyer un choc électrique pour relancer le cœur. Tout est expliqué sur l'appareil. Objectivement, il n'y a pas d'erreur possible. Si le cœur n'est pas arrêté, le défibrillateur n'envoie pas de décharge.

Il n'est donc pas inutile d'apprendre à manier cet appareil. Nombre de mairies proposent des séances de formation. Elles sont gratuites et ne durent pas plus d'une heure. Cela peut faire gagner un supplément de vie qui, lui, se chiffre en années. S'il y a un défibrillateur à proximité, repérez son emplacement une bonne fois pour toute. Il vaut mieux savoir où il est et ne pas avoir à s'en servir. Car en cas de problème cardiaque, plus on agit vite, et mieux c'est.