Michel Cymes : "La pollution au diesel, un grave danger pour le fœtus"

C'est une expérience menée sur des lapines qui a permis d'aboutir à cette conclusion. Pourquoi des lapines ? Parce que leur placenta ressemble à celui de la femme. Dans les laboratoires de l'Inra et de l'Inserm, on a fait inhaler des gaz d'échappement de moteurs diesel à une vingtaine d'animaux. C'est ni plus ni moins que ce que nous inhalons les jours de pic de pollution.

Avec un microscope électronique, les chercheurs ont suivi les nanoparticules à la trace. Ils les ont vues arriver dans les poumons de la maman, puis passer dans le sang, et enfin polluer le placenta jusqu'à terminer dans le sang du fœtus. Un fœtus qui, au final était plus petit que la normale. On peut donc parler de retard de développement.

Les fœtus affectés sur deux générations

La descendance est touchée. Une fois que les bébés lapines grandissent et se retrouvent à leur tour en gestation, leur placenta collectionne les anomalies. Du coup les fœtus de la deuxième génération paient eux aussi la facture. Leur métabolisme est affecté avant même leur naissance. Pour eux, cela va se traduire par plus d'obésité, de diabète et de cholestérol.

Les futures mamans savent désormais ce qu'il leur reste à faire : s'exposer le moins possible à ces usines à nanoparticules que sont les pots d'échappement. Sinon elles prennent le risque de mettre au monde un enfant ayant un poids plus faible que la moyenne, un tour de taille réduit et une tête d'une longueur peu réglementaire. Toutes ces choses témoignent, en général, d'un retard de croissance qui, à l'âge adulte, se traduit par un risque accru de développer des maladies cardio-vasculaires.

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