Le 3 mars 2025, les premiers États Généraux de l’Obésité sont organisés par le Collectif National des Associations d’Obèses (CNAO). L’objectif est l’obtention d’un nouveau Plan Obésité et d’une Grande Cause Nationale 2026. C’est l’occasion de faire le point sur les nouveaux médicaments de l’obésité qui bouleversent la prise en charge des patients.
L’arrivée de ces nouveaux médicaments est en train de révolutionner la prise en charge de l’obésité, qui touche actuellement plus de 8,5 millions de personnes en France.
Le Wegovy (sémaglutide), et dernier arrivé sur le marché, le Mounjaro (tirzépatide) font partie de la famille des analogues du GLP-1. Concrètement, cela veut dire qu’ils miment l’action d’une hormone intestinale, le glucagon-like-peptide-1, qui indique au cerveau que nous avons mangé et nous fait nous sentir rassasiés.
En somme, ce sont des coupe-faim ? On peut dire cela. "Ils réduisent l’appétit en agissant au niveau du cerveau et ils ralentissent la vidange de l’estomac. On se sent rassasié plus rapidement, donc on mange moins et on perd du poids", explique le Dr Muriel Coupaye, nutritionniste. Ils aident aussi à le pancréas à produire de l’insuline, c’est pour cela que cette famille de médicaments a d'abord été approuvée pour aider à gérer le diabète de type 2.
Le Wegovy peut faire perdre jusqu'à 15% de son poids au bout d’un an. Par exemple, si on pèse 90 kilos, on peut perdre jusqu'à 13,5 kilos. Quant au Mounjaro, il est plus puissant. Avec, on peut perdre, selon les études, jusqu'à 22% de son poids de départ.
Ces médicaments, qui se prennent sous forme d'injection une fois par semaine à dose croissante, ne sont pas pour autant miraculeux. "Ils ne dispensent pas d’une prise en charge nutritionnelle qui travaille aussi sur le comportement alimentaire", souligne la spécialiste. Ni d’avoir une activité physique, qui permet de mieux réguler son poids, et qui est indispensable pour entretenir une bonne santé.
Principalement des troubles digestifs : des nausées, des vomissements, des diarrhées… Ils peuvent aussi favoriser les calculs biliaires, et beaucoup plus rarement mais aussi plus grave, une pancréatite, une inflammation du pancréas. Les effets secondaires peuvent obliger à arrêter le traitement. Les patients doivent donc être suivis très régulièrement.
On ne connaît pas encore les conséquences de ces médicaments sur le long terme. Or, "ces médicaments doivent être pris en continu. Sinon le poids perdu peut être repris car, comme le dit la nutritionniste, « l’obésité est une maladie chronique".
En France, l'Agence nationale de sécurité du médicament, a restreint leur utilisation aux adultes de moins de 65 ans en situation d’obésité marquée ayant un indice de masse corporel, un IMC, supérieur ou égal à 35, en cas d’échec de la prise en charge nutritionnelle.
"Ces recommandations pourraient évoluer, précise la nutritionniste, car les sociétés savantes de médecins souhaitent notamment que ces médicaments puissent également être prescrits aux personnes qui ont un IMC supérieur ou égal à 30 et une autre pathologie liée à l'obésité, comme le diabète, le syndrome d'apnée du sommeil ou l’hypertension artérielle."
Pour éviter les mésusages, la première ordonnance doit être réalisée par un médecin spécialisé en endocrinologie, diabétologie ou en nutrition. Les médecins généralistes peuvent ensuite renouveler l’ordonnance.
Aucun de ces médicaments anti-obésité n’est remboursé par la Sécurité sociale. Mais le Wegovy restera gratuit jusqu'à fin décembre 2025 pour les 3.000 patients actuellement traités, qui ont pu bénéficier d'un accès précoce, à l’hôpital, avant sa mise sur le marché. C'est ce qu'a annoncé le laboratoire Novo Nordisk qui le commercialise.
Sinon, les médicaments contre l’obésité coûtent entre 250 et 300 euros par mois, en fonction des pharmacies. Ils ne sont pas donc à la portée de tous. Les associations de patients et les médecins spécialistes de l'obésité espèrent obtenir le remboursement du Wegovy fin 2025. Si cela arrive, il se posera alors la question du suivi de tous les patients éligibles.
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