Le syndrome de l'intestin irritable est plus fréquent qu'on ne le pense. En France, 10 à 15% de la population en souffrirait. Surtout des femmes. On peut être atteint à tous les âges, mais c’est plus fréquent vers l’âge de 30-40 ans. On parle aussi de colopathie fonctionnelle.
Cela se traduit par des douleurs abdominales et des troubles du transit, diarrhée, constipation. Les symptômes sont récurrents et persistants. On a souvent aussi des ballonnements et le ventre gonflé. Cette maladie n’est pas grave, mais elle impacte beaucoup la qualité de vie des personnes qui en souffrent.
Selon le professeur Pierre Desreumaux, que j’ai interviewé, gastro-entérologue au CHRU de Lille, l’inconfort est équivalent à une maladie inflammatoire de l’intestin. Alors que peut-on faire pour apaiser cet intestin irritable ? Faut-il éviter certains aliments ?
Sans être à l’origine du syndrome de l’intestin irritable, certains aliments sont mal supportés et provoquent des douleurs. Chaque personne a ses fauteurs de trouble. Si elle repère le ou les aliments coupables, elle pourra se sentir mieux en les évitant, mais il n’est pas toujours facile de les identifier.
Certains patients trouvent un grand soulagement en adoptant un régime sans FODMAPs, comprenez sans sucres qui fermentent dans l’intestin, et qui sont responsables des symptômes digestifs, gaz, ballonnements.
Ces sucres, on les retrouve dans de nombreux aliments : dans certaines céréales comme le blé, dans certains légumes comme le chou, l’oignon, le poireau, dans les légumes secs. Il y en a aussi certains fruits, comme la pomme, la poire et la mangue, dans des produits laitiers, comme le lait, le fromage blanc, le yaourt, dans le miel, et même dans les édulcorants de synthèse. Donc attention aussi aux produits allégés !
Il est recommandé de supprimer tous ces aliments, mais temporairement, seulement pendant quatre à six semaines environ. Cela va permettre de retrouver un confort digestif, mais on ne poursuit pas plus longtemps afin de ne pas avoir de carences. Ensuite, on va réintroduire les aliments progressivement, famille par famille. Par exemple, on va remanger les céréales, puis les produits laitiers, puis les fruits. L’objectif est d’identifier les aliments qui posent problème, et de réintégrer tous ceux qui sont bien tolérés.
Il s’agit donc d’un régime personnalisé. Pour bien le mener, il est préférable d’être accompagné par une diététicienne formée sur le sujet. Ce régime est contraignant, c’est vrai, mais ça peut valoir le coup d’essayer, car il est efficace chez au moins un patient sur deux. Et ça leur change la vie.
D’autres choses peuvent aider, comme certains probiotiques, la menthe poivrée…, à voir avec son médecin.
À côté des conseils diététiques, on sait que l’activité physique est un plus. Et des thérapies apaisantes comme l’hypnose et la méditation peuvent également être bénéfiques.
C’est souvent une combinaison de traitements qui permet d’aller mieux.
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