Il suffit d'une baisse des températures pour que les personnes qui souffrent de la maladie de Raynaud aient un ou plusieurs doigts qui deviennent blancs et insensibles comme s’ils étaient gelés. Les orteils peuvent aussi être touchés. Les oreilles également, mais c’est plus rare.
Ça vient d’un trouble de la circulation sanguine. Quand il fait froid, notre organisme veille à maintenir sa température centrale, la priorité étant de protéger les organes vitaux. Il va donc se produire une constriction des petites artères situées sous la peau pour limiter le flux sanguin vers les extrémités et minimiser les pertes de chaleur.
Dans la maladie de Raynaud, la réponse au froid est excessive, ce qui explique les symptômes : les doigts deviennent d’abord blancs car la circulation est bloquée, puis parfois bleus en raison du manque d’oxygène, et enfin rouges lorsque la circulation se rétablit. Cela s’accompagne d’engourdissements, de picotements et de douleurs. Ces épisodes peuvent durer de quelques minutes à plus d’une heure.
On ne connaît pas la cause de la maladie de Raynaud. Elle débute souvent assez tôt, à l’adolescence ou chez les jeunes adultes et peut disparaître après quelques années. Elle touche davantage les femmes, peut-être parce que les hormones jouent un rôle.
"Même si le phénomène est douloureux, la plupart du temps, il ne présente pas de danger et ne donne pas de complications", explique le Pr Éric Hachulla, médecin spécialiste de médecine interne au CHU de Lille et coordonnateur d’un centre de référence des maladies rares auto-immunes. "Toutefois, il faut bien s’assurer qu’il ne soit pas la conséquence d’une autre maladie, le plus souvent auto-immune, comme la sclérodermie. Cela peut arriver dans environ 10% des cas. Certains signes doivent alerter, notamment si les pouces sont touchés, si les doigts restent gonflés, ou si de petites ulcérations se forment. Pour le vérifier, il suffit d’une prise de sang : on va rechercher la présence d’anticorps antinucléaires, associés aux maladies auto-immunes", dit-il.
Comment en minimiser les effets ? En se protégeant efficacement contre le froid, en superposant plusieurs couches de vêtements, en se protégeant bien les mains et les pieds évidemment, mais aussi la tête et le cou qui sont des zones importantes de déperdition de chaleur. Une sensation de froid n’importe où dans le corps peut déclencher une crise sur un doigt ou un orteil. Si on doit rester dehors ou pour les sports d’hiver, on peut mettre des chaufferettes dans ses mitaines, ses chaussettes, ou ses