Les soins de ville en hausse, notamment à cause d'un mal-être généralisé

Les soins de ville, que l'on reçoit dans les cabinets de médecins ou en centre de soins, donc en dehors des hôpitaux, sont en train de déraper par rapport à l'objectif fixé par le budget 2024 de la Sécurité sociale, selon le comité d'alerte sur l'évolution des dépenses d'assurances malades. Ces soins risquent de creuser de 500 millions d'euros supplémentaires le déficit prévu.

Docteur Charles Charani, médecin généraliste au sein d'une maison de santé près de Lille, confirme cette tendance, mais parvient à l'expliquer : "On ne peut pas dire que c’est un dérapage parce que dérapage veut dire qu’on les dépense de façon inutile, qu’on est inconscient. Là, on dépense parce qu’on veut maintenir les personnes âgées à domicile, on veut les maintenir autonomes, robustes et on veut éviter qu’elles tombent dans la fragilité et la dépendance." S'il y a de plus en plus de médicaments prescrits, c'est notamment en raison du vieillissement de la population.
 
Le médecin pointe toutefois un important mal-être, alors que de nombreux salariés et chefs d’entreprise de la région nordistes lui ont fait part de problèmes économiques ou d'une anxiété générale. "On ne prescrit pas facilement des antidépresseurs, des somnifères ou des anxiolytiques, mais, par contre, on constate que la personne est en souffrance, qu’elle a besoin d’une prise en charge chimique en plus de sa prise en charge psychologique non-médicamenteuse", précise Charles Charani. Ce dernier constate également qu'il délivre plus d’arrêts maladie que d’habitude.