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Les médicaments anti obésité bientôt récompensés par le Prix Nobel ?

Les scientifiques qui ont développé ces traitements viennent d'être récompensés par le Prix Lasker.

Une personne atteinte d'obésité (illustration)
Crédit : Chutima Sonma / EyeEm / GETTY
Un médicament anti obésité récompensé par le Prix Nobel ?
00:02:17
Un médicament anti obésité récompensé par le Prix Nobel ?
00:02:17
Tom Lefevre & AFP
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Les traitements de nouvelle génération contre l'obésité, devenus en quelques années ultra-populaires, ne sont pas des "médicaments miracles" et "ne devraient jamais être pris pour des raisons cosmétiques", met en garde Svetlana Mojsov, l'une des scientifiques ayant permis leur développement. 
Aux côtés de deux autres chercheurs, Joel Habener et Lotte Bjerre Knudsen, elle vient d'être récompensée par le prestigieux prix Lasker, souvent considéré comme annonciateur d'un possible prix Nobel. 

Tous trois ont permis de révolutionner la prise en charge de l'obésité, maladie chronique et véritable fléau de santé publique, en contribuant à la découverte et au développement de médicaments permettant des pertes de poids importantes. Ozempic, Wegovy, Mounjaro, Zepbound... Indiqués contre l'obésité ou le diabète de type 2 (hyperglycémie souvent liée au surpoids), ces traitements ont entraîné un tel engouement qu'ils sont parfois détournés pour perdre quelques kilos jugés superflus.

"Le grand succès est de pouvoir traiter l'obésité et c'est ce à quoi nous devrions nous tenir", a martelé Svetlana Mojsov, 76 ans, en rappelant les effets secondaires, notamment gastro-intestinaux, de ces médicaments. "C'est un rêve, quand vous êtes chercheur, de découvrir quelque chose qui aidera les gens", a déclaré Joel Habener. Il s'est également félicité que ces avancées contribuent à faire réaliser "que l'obésité est une maladie métabolique, et non un problème de volonté".       

Découverte involontaire

L'efficacité de ces nouveaux médicaments tient à une découverte : ils miment une hormone secrétée par les intestins, baptisée GLP-1. 
Joel Habener, endocrinologue au Massachusetts General Hospital, est le premier à détecter son existence, d'abord chez le poisson, en 1982.  
Svetlana Mojsov identifie pour sa part la séquence active du GLP-1, démontre sa présence dans l'intestin et en synthétise une forme pure.  
Elle montre ensuite, en collaboration avec d'autres, que le GLP-1 stimule la sécrétion d'insuline par le pancréas, permettant de faire baisser le taux de glucose dans le sang. Immédiatement, elle est "sûre que ce sera un bon traitement contre le diabète", se rappelle-t-elle.  
Mais à l'époque, personne ne soupçonne encore son utilité contre l'obésité.  

À écouter aussi

Ce n'est que par hasard, en conduisant de vastes essais cliniques, que les scientifiques se rendent compte que les patients maigrissent. 
On comprend peu à peu que le GLP-1 ralentit la vidange de l'estomac, mais agit aussi dans le cerveau, en influant sur la sensation de satiété. Une trouvaille décisive.                    

D'autres maladies soignées ?

Les entreprises pharmaceutiques s'en emparent rapidement. Le premier médicament du groupe danois Novo Nordisk contenant un analogue du GLP-1 est autorisé pour la première fois en 2010 aux États-Unis contre le diabète de type 2, puis en 2014 contre l'obésité (sous le nom Saxenda). Les autres suivent et se révèlent être des poules aux œufs d'or. Le laboratoire américain Eli Lilly a de son côté développé une molécule associant le GLP-1 à une autre hormone gastro-intestinale, ce qui pourrait selon Svetlana Mojsov réduire les effets secondaires. 

Plus prometteur encore pour l'avenir : les possibles effets du GLP-1 sur une ribambelle d'autres maladies. L'une des molécules est déjà autorisée contre les accidents cardiovasculaires. Mais les chercheurs explorent de nombreuses autres pistes et les études pleuvent: apnée du sommeil, addiction, maladies rénales, du foie ou même neuro-dégénératives (Parkinson, Alzheimer)... "C'est extraordinaire", confie Joel Habener en pointant notamment, pour expliquer ces multiples bénéfices potentiels, l'action dans le cerveau du GLP-1. Pour Svetlana Mojsov, le GLP-1 ouvre la voie à l'idée qu'un médicament ne soit pas réservé à une seule maladie.  

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