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Les colorations pour les cheveux comportent-elles des risques ?
Changer de couleur, ajouter des reflets, masquer ses cheveux blancs... Beaucoup de personnes recourent aux colorations capillaires. Comportent-elles des risques ?
Un coiffeur (illustration)
Crédit : Cindy Ord / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
Le principal risque avec les colorations capillaires, c’est l’allergie, qui se manifeste par un eczéma de contact. Quand cela arrive, on se met à voir apparaître des vésicules sur le cuir chevelu et on a des démangeaisons, voire des boursouflures après l’application du produit. Sans avoir d’allergie, on peut aussi ressentir des irritations car certains ingrédients sont agressifs pour le cuir chevelu.
Ce sont surtout les composés présents dans les colorations permanentes, les plus couvrantes, qui posent problème. Il s’agit notamment de la PPD, une substance qui peut provoquer des allergies sévères, et du résorcinol également allergisant. L’ammoniaque qui permet de faire tenir la couleur, et le peroxyde d’hydrogène utilisé pour décolorer les cheveux sont, eux, très corrosifs pour la peau et les voies respiratoires.
Les ingrédients les plus problématiques
Selon Laurence Coiffard, cosmétologue, professeure à l’Université de Nantes, la PPD qui permet d’obtenir des colorations foncées, est l’un des ingrédients les plus controversés. Elle est, en plus, suspectée de favoriser certains cancers. "Le résorcinol est aussi problématique car, en plus d’être allergisant, c’est un perturbateur endocrinien, qui impacte le thyroïde".
Les colorations "ton sur ton" présentent-elles moins de risques ? Ces colorations semi-permanentes ne restent qu’en surface des cheveux. C’est pour cela qu’elles disparaissent au bout de six à huit shampooings. Utilisées pour donner des reflets ou raviver la couleur, elles sont effectivement moins agressives. En général, elles ne renferment pas de PPD ni de résorcinol, substances les plus problématiques, mais elles ne sont pas, pour autant, exemptes de risques car elles peuvent contenir d’autres colorants irritants.
Les colorations végétales ou naturelles sont-elles plus sûres ?
Les colorations dites "végétales" ou "naturelles" ne sont pas forcément à privilégier car ces deux appellations ne sont pas réglementées. En clair, elles peuvent aussi contenir des produits chimiques, même si généralement, ils sont présents en moins grande quantité. Les colorations bios, elles, ne peuvent pas avoir recours aux ingrédients toxiques dont on vient de parler, PPD, résorcinol, ammoniaque... Mais attention, souligne la cosmétologue, "cela ne veut pas dire qu’elles sont sans risques !". Toutes les colorations contiennent des molécules plus ou moins agressives pour faire tenir la couleur. D’ailleurs, tous ces produits sont interdits aux moins de 16 ans. Et la cosmétologue les déconseille, par précaution, aux femmes enceintes.
Que penser du henné ?
Il n’existe aucun produit, chimique ou naturel, qui ne comporte aucun risque d’allergie. On associe souvent naturel à "sans danger". Or, dans les produits naturels, on peut aussi retrouver des composés problématiques. Et c’est le cas avec le henné. "Son pigment, une molécule appelée lawsone, peut provoquer des allergies. En plus, souligne la cosmétologue, il est suspecté d’être mutagène, c’est-à-dire d’être capable de provoquer des mutations de l’ADN". En somme, aucun produit n’est complètement sûr. Les chercheurs recommandent donc d’espacer les colorations, surtout les colorations permanentes foncées. La cosmétologue conseille, par exemple, d’utiliser, entre deux colorations, des sticks ou des pinceaux colorants pour la reprise des racines et ainsi camoufler la repousse des cheveux blancs.
