Actif anti-âge : le collagène à boire fait-il vraiment des miracles ?

Le collagène, on en voit partout actuellement sous forme de compléments alimentaires. Sur les réseaux sociaux, on vante ses propriétés anti-âge. Mais au fait, de quoi s'agit-il ? C’est un ensemble d’acides aminés. C’est une substance naturelle que l’organisme produit à partir des protéines de l’alimentation. Il s’en sert pour fabriquer les tissus conjonctifs, l’os, le cartilage, les ongles, les cheveux et la peau.

Il permet à la peau de conserver sa fermeté et son élasticité. Il participe aussi à sa bonne hydratation en retenant l’eau dans les tissus. Il est connu depuis très longtemps. Depuis des dizaines d’années, on l’utilise dans les crèmes de beauté.

Si on en parle autant maintenant, c'est parce qu’on le trouve maintenant sous forme de compléments alimentaires, de poudre, de capsules, de sticks à boire... avec un discours marketing bien rôdé. Le discours marketing, c’est de dire : dès 30 ans environ, notre corps fabrique moins de collagène. La production décline avec le temps. Pour les femmes, ça s’accélère à la ménopause.

Le fait de fumer ou de s’exposer au soleil n’arrange rien car cela détruit les fibres de collagène. Après 50 ans, la plupart des personnes, femmes et hommes aussi, ont perdu environ 50% du collagène de leur peau. Comme le collagène, c’est un peu le corset de notre peau, si on en manque, la peau se relâche. D’où la mode d’en prendre pour compenser et contrer les effets de l’âge.
Les fabricants recommandent de le prendre par voie orale, car dans les crèmes, les molécules de collagène étant trop grosses, il n’est pas absorbé par la peau. Pour les compléments alimentaires, les labos découpent le collagène en petits morceaux, en peptides, afin qu’il soit mieux assimilé.

On ne sait pas quelle quantité va dans la peau

Le problème, c’est que quand on avale du collagène, il va passer par l’estomac et par la barrière intestinale. Et comme le souligne la Pr Laurence Coiffard, cosmétologue à l’Université de Nantes, "au final, dans la circulation, on ne sait pas combien il en reste. Ensuite, il ne faut pas croire que la fraction de collagène qui reste disponible, va aller se distribuer seulement là où on veut. On ne sait pas quelle quantité va atteindre la peau. Quelques études qui montrent que le fait de prendre du collagène par voie orale pourrait améliorer l’hydratation de la peau et son élasticité, et réduire un peu les rides si on en prend pendant plusieurs semaines, au minimum 3 mois", précise la cosmétologue.

Selon les études, ces effets s’observent avec des prises quotidiennes de 2,5 à 10 grammes. Le problème, c’est que ces études sont peu nombreuses et commanditées par les sociétés qui mettent ces produits sur le marché. En plus, dans les études, le collagène est souvent mélangé avec d’autres substances, comme des vitamines... Donc difficile de savoir quelle est l’efficacité exacte du collagène seul. "Et de toute façon,  on n’a pas démontré que cela faisait mieux qu’une crème !"

Quel produit choisir ?

Dans les compléments alimentaires, on trouve du collagène d’origine animale ou marine. Selon la cosmétologue, "tous les collagènes se valent". Si on veut en acheter, sachant que le bénéfice n’est pas prouvé, il faut mieux se fier à des laboratoires connus, qui ont pignon sur rue, car les produits seront mieux contrôlés. Ce n’est pas très prudent d’acheter en ligne. Sinon, il ne semble pas y avoir de risque majeur à prendre du collagène. Attention quand même aux additifs !