La pollution cachée des pneus : une association dénonce "un cocktail toxique pour la santé et l'environnement"

Un pneu perd entre 65 et 151 milligrammes de gomme par kilomètre parcouru. Ce qui représente, à l’échelle du parc automobile français, plus de 50.000 tonnes de particules libérées chaque année dans la nature par le frottement des pneus sur le bitume, selon l’association Agir pour l’environnement. 

Cette gomme se désagrège en micro et macroparticules que l'on respire, que notre peau absorbe, qui s’infiltrent dans les sols, dans les eaux souterraines... et qui se retrouvent dans notre alimentation. 

Cette pollution des pneus est peu étudiée car les constructeurs invoquent le secret industriel pour ne pas donner la composition des pneus. Alors Agir pour l’environnement a décidé d'analyser les composants de pneus de six marques les plus achetées sur le marché européen : cette étude révèle que le nombre de molécules différentes présentes dans un pneu varie entre 718 et 893. Sur les six pneus, l’association a trouvé 1.954 composants ! 

Cancers, anomalies génétiques, infertilités...

Parmi eux, 40% - soit 785 - présentent de risques sévères pour la santé et l’environnement. Il y a du benzène, du toluène, de l’anthracène... Des produits à l'origine de cancers, d'anomalies génétiques, de problèmes de fertilité, ou encore de maladies respiratoires et cutanées mortelles... Toxiques pour l'homme, mais aussi pour les milieux aquatiques. 

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Et si l'on connaît les effets néfastes de chacune de ces molécules sur la santé et l’environnement, on ne sait pas quels effets elles ont en étant toutes mélangées, puis quand elles entrent en contact avec l’oxygène de l’air. L’étude avance un probable cocktail toxique.