Intéressons-nous à l'homéopathie, qui repose sur le principe de similitude. On le doit à un médecin allemand Samuel Hahnemann. À la fin du XVIIIe siècle, il avait constaté que le quinquina capable de guérir de la fièvre intermittente, la malaria, pouvait aussi provoquer des symptômes de cette fièvre chez une personne en bonne santé. Il a donc exploré cette piste qui consiste finalement à soigner le mal par le mal : c'est à dire appliquer en traitement d'une maladie une substance capable de produire les symptômes de cette même maladie.
Mais Samuel Hahnemann s'est rapidement aperçu que le risque était de créer un médicament qui rend malade. D'où le deuxième grand principe de l'homéopathie qui contient des quantités minimes de traitement, justement pour éviter d'intoxiquer le patient.
L'homéopathie fait partie des thérapies complémentaires qui ont été reconnues par l'Ordre des médecins. Elle était remboursée jusqu'à cette année, pourtant on n'a jamais démontré scientifiquement son efficacité. Mais même si les preuves de son efficacité manquent, les Français y sont très attachés. D'après un sondage Odoxa réalisé en 2019, 72% d'entre eux sont convaincus des bienfaits de l'homéopathie contre seulement 33% des médecins.
C'est là qu'intervient l'effet placebo. Quand les études trouvaient une trace d'efficacité, elle était comparable à celle du placebo. Et ce n'est pas rien puisqu'on estime qu'il est efficace dans 30% des cas.
Alors ce que l'on appelle un placebo, c'est une substance inactive que l'on donne sous la forme d'un comprimé, d'une solution injectable : ça a l'allure d'un médicament mais ça ne contient aucune molécule spécifique. Et pourtant, il y a un effet thérapeutique : on soigne le mal par un leurre.
Dans les études scientifiques, c'est une base de comparaison qui permet d'évaluer l'efficacité ou non d'une molécule pharmacologique. Si la molécule fait mieux que le placebo, on estime qu'elle est efficace.
Et à l'inverse, on a du mal à comprendre les rouages de l'effet placebo. La relation de confiance avec le médecin qui vous le prescrit joue probablement un rôle, ou simplement le fait de penser prendre un médicament, un effet psychologique donc. Ce que l'on sait, c'est que ça existe et c'est peut-être le troisième pilier de l'homéopathie
Peut-il y avoir des effets secondaires ? L'homéopathie peut-elle être dangereuse ? En soi non puisqu'il n'y a pas grand chose dedans. Le risque c'est de passer à côté d'une pathologie sérieuse, de ne pas prendre en charge correctement une maladie. C'est pour cela qu'il est essentiel de consulter son médecin.
Rappelons que si l'homéopathie n'est plus remboursée par la Sécurité sociale, elle reste commercialisée et qu'il n'est pas nécessaire de faire appel à des médicaments pour des maladies bénignes dont les symptômes disparaissent spontanément.
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