Les substances psychédéliques vont-elles devenir un remède d’avenir pour traiter la dépression ? Les champignons dits hallucinogènes, comme la psilocybine, pourraient faire partie de l’arsenal thérapeutique d’ici quelque temps. On rappelle qu’un Français sur cinq aura un épisode de dépression au cours de sa vie.
Les antidépresseurs sont loin d’être parfaits dans le traitement de la dépression. Environ 30 à 35% des patients auront ce qu’on appelle une dépression résistante au traitement et puis de nombreux patients se plaignent d’effets secondaires des traitements comme la prise de poids ou encore des troubles sexuels.
D’où l’idée des chercheurs de trouver de nouveaux traitements comme les champignons hallucinogènes. Mais comment un champignon peut-il traiter une dépression ?
Si on prend l’exemple de la psilocybine qui appartient à la famille des psychédéliques, ce champignon va se fixer sur le même récepteur que ceux des antidépresseurs classiques. Lorsque vous les prenez, vous allez faire une espèce de voyage, un trip, plus ou moins dosé, durant lequel le patient est accompagné par le psychiatre qui profite de cet état de conscience modifié pour une séance de thérapie qui va remodeler les connexions entre les neurones dans le cerveau et traiter la dépression.
Pour cette nouvelle étude, tout juste publiée, une centaine de participants ont été répartis de façon aléatoire en deux groupes. Un groupe de patients reçoit une seule dose unique de psilocybine et un groupe reçoit un placebo. C’est-à-dire un comprimé qui ne contient aucune substance active. Les deux groupes recevant en plus une psychothérapie.
L'étude a été réalisée en double aveugle. C’est un point très important pour n'influencer personne. Dans cette étude, ni les patients, ni les médecins, ni les statisticiens, ni ceux qui ont financé l’étude ne savaient qui prenait quoi : à savoir le vrai traitement ou le placebo. C’est capital car les médecins et les patients peuvent être influencés s’ils savent qui prend quoi.
En donnant un placebo à des patients qui pensaient avoir peut-être un champignon hallucinogène, certains ont dû se rendre compte qu’ils n’avaient rien. Car si on prend un champignon, on s’attend à voyager un peu. Les chercheurs ont anticipé cela car ils ont mis dans les pilules de placebo une petite substance qui déclenchaient une espèce de "flush", des bouffées de chaleur, pour essayer de garder le secret jusqu’au bout et mimer les effets du champignon.
Résultat : les patients traités avec une seule dose de psilocybine ont vu leurs symptômes dépressifs s’améliorer significativement au bout de 6 semaines. Symptôme qu’on a évalué au travers d’une grille standardisée qui permet en quelque sorte de coter la dépression. Aucun effet secondaire grave n’a en plus été retrouvé.
Mais attention à ne pas se précipiter pour prendre soi-même des champignons hallucinogènes pour traiter une dépression. Car il faudra d’autres études pour, par exemple, comparer les champignons hallucinogènes à d’autres antidépresseurs classiques. Et je rappelle que les traitements médicamenteux ne sont à utiliser que dans les dépressions modérées à sévère et ne sont qu’une partie du traitement. L’activité physique, les psychothérapies sont tout autant, si ce n’est plus important que les médicaments.
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