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Infarctus, AVC : pourquoi vous n’avez pas intérêt à consommer cet édulcorant
Une nouvelle étude vient de montrer qu’un substitut du sucre, le xylitol, un édulcorant que l’on retrouve surtout dans les chewing-gums et les bonbons sans sucre est associé à un plus grand risque d’infarctus et d’accident cardiovasculaire. Explications.
Chewing-gum. (Illustration.)
Crédit : CC -Peakpx
Le xylitol est un édulcorant courant, de la famille des polyols. Il est largement utilisé dans les bonbons et les chewing-gums sans sucre car il ne provoque pas de caries et aussi dans les dentifrices car il a un effet rafraîchissant.
Issu de l’écorce de bouleau, il apporte 40% de calories en moins que le sucre blanc avec un pouvoir sucrant équivalent, et même plus important lorsqu’on le cuit. Son index glycémique est faible, c’est-à-dire qu’il fait peu monter la glycémie, le taux de sucre dans le sang.
Dit comme cela, il semble avoir tout bon, mais une nouvelle étude publiée dans la revue scientifique, l’European Heart Journal, vient de montrer qu’il est associé à un risque plus grand de crise cardiaque et d’accident vasculaire cérébral.
L’étude a mis en évidence que les personnes qui avaient des taux élevés de xylitol dans le sang, donc qui devaient en consommer beaucoup, avaient presque le double de risque d’avoir une crise cardiaque ou un accident vasculaire cérébral.
Selon les chercheurs américains de la Cleveland Clinic, le xylitol a une action sur les plaquettes. Il favorise la coagulation du sang et donc la formation de caillots sanguins, qui peuvent être responsables d’infarctus ou d’AVC.
En donnant à des volontaires, une boisson contenant 30 g de xylitol, ils ont pu vérifier l’activité de cet édulcorant sur les plaquettes.
Ce n'est pas une alternative saine au sucre
Cela veut-il dire qu’il faudrait arrêter d’en consommer ? Ce qui est sûr, c’est qu’il ne faut sûrement pas en abuser. On retrouve le xylitol derrière le code E 967 dans des confiseries ou des produits allégés en sucre.
On peut aussi l'acheter en pot ou en sachet notamment sur Internet, pour remplacer le sucre en poudre, notamment dans les pâtisseries.
L’année dernière, les chercheurs avaient trouvé qu’un autre édulcorant de la même famille des polyols, l’érythritol, exposait aux mêmes risques cardiovasculaires. Tout cela n’incite pas à les utiliser.
On ne peut pas dire que ces édulcorants sont des alternatives saines au sucre. En plus, ces substituts du sucre ciblent les personnes souffrant de surpoids, de diabète, et qui déjà, sont plus susceptibles d’être à risque de maladies cardiovasculaires.
Hausse de risques de plusieurs maladies
D’une manière générale, il vaut mieux en consommer le moins possible d'édulcorants. "Aujourd’hui, on sait maintenant qu’ils n’aident pas à perdre du poids. Ils pourraient même augmenter la sensation de faim et n’ont pas effet bénéfique sur le diabète. Comme le souligne le Dr Pierre Nys, endocrinologue, ils ne déshabituent du goût sucré."
Surtout, de plus en plus d’études montrent qu’ils ne sont pas inoffensifs, qu’ils peuvent même être mauvais pour la santé et comporter de nombreux risques.
Ce n’est pas le premier avertissement. L’Organisation mondiale de la santé a déjà mis en garde contre les risques à long terme des édulcorants intenses, au pouvoir sucrant élevé, comme l’aspartame ou l’acésulfame K. Lorsqu’ils sont consommés régulièrement, ces "faux sucres" augmentent le risque de maladies cardiovasculaires, de diabète de type 2, et certainement de cancers.
Par conséquent, les édulcorants ne sont assurément pas la solution pour réduire notre consommation de sucre. Il est préférable d’essayer de se déshabituer du goût sucré.
Ce n’est pas facile, mais on peut y arriver progressivement, déjà en buvant de l’eau lors des repas. Même si elles n’apportent pas de calories, les boissons light entretiennent le goût sucré. Elles doivent rester un plaisir occasionnel, et ne pas remplacer l’eau à table !
