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Endométriose : Mac Lesggy explique comment l'IA permet de détecter la maladie

Ce dimanche matin, Mac Lesggy se penche sur l’intelligence artificielle qui vient au secours des femmes qui souffrent d’endométriose.

La journée mondiale de l'endométriose se déroule le 28 mars
La journée mondiale de l'endométriose se déroule le 28 mars
Crédit : AFP
Endométriose : comment l'IA permet de détecter la maladie
00:03:45
Mac Lesggy
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L’endométriose touche une Française sur 10. C’est une maladie douloureuse, invalidante, d’abord parce qu’elle est compliquée à diagnostiquer, d’où, très souvent un retard de prise en charge. Aujourd'hui on la diagnostique grâce à un faisceau de symptômes, mais c'est peu précis. Jusqu’à aujourd’hui le diagnostic le plus fiable, c’était la laparoscopie : on fait un trou dans le bas ventre de la patiente pour aller observer la cavité pelvienne. Car c’est là, chez les personnes souffrant d’endométriose, que se développe également l’endomètre, cette fine membrane qui normalement n’apparait qu’à l’intérieur de l’utérus, et disparaît à intervalles réguliers, lors des menstruations.

Donc c’est quand même une intervention chirurgicale, pour un simple diagnostic ! Le résultat, c’est que l’endométriose met aujourd’hui 8 à 12 ans, en moyenne, avant d’être diagnostiquée. Alors depuis longtemps les chercheurs ont cherché dans le sang, dans la salive, des marqueurs biologiques, des molécules qui seraient caractéristiques de la présence de l’endométriose. Et certains se sont notamment focalisés sur l’analyse des micro-ARN, des petits morceaux d’ARN qui ne vont pas se traduire par des protéines comme c’est le cas de l’ARN messager.

Ces micro-ARN vont donner des ordres d’expression ou d’inhibition aux ARN messager. D’où le fait qu’on en trouve plein dans les tissus de tout le corps, et dans le sang et la salive.

Une méthode fiable ?

C’est là que ça devient fascinant. On connait aujourd’hui à peu près plus de 2.500 micro-ARN différents. En analysant les micro-ARN de la salive de 200 femmes atteintes ou pas d’endométriose, les chercheurs ont trouvé non pas un, mais 109 micro-ARN dont les combinaisons étaient associées à la présence de l’endométriose. Qui a analysé tous les micro-ARN de la salive de toutes ces personnes ? Ce ne sont pas les chercheurs directement, cela aurait pris des dizaines d’années, mais un programme d’intelligence artificielle bien sûr. 

À écouter aussi

Programme qui peut désormais prédire si une femme possède ou non, dans sa salive, un des cocktails de micro-ARN associé à la présence de l’endométriose, y compris dans ses formes les plus précoces. On est au-dessus de 95% de fiabilité ! Le médecin n’a plus besoin de savoir quels marqueurs exactement sont associés à l’endométriose. C’est l’Intelligence Artificielle qui le détermine, un peu comme elle peut aujourd’hui reconnaitre un visage !

Je résume le procédé : vous envoyez un simple prélèvement de salive au laboratoire, les micro-ARN présents sont tous analysés, l’IA détermine si la signature de l’endométriose est présente : en 8 jours vous avez un diagnostic fiable contre 8 ans auparavant. Et on va plus vite proposer des traitements adaptés à votre forme d’endométriose. Et c’est Français ! C’est une startup lyonnaise, Ziwig. Le test est déjà vendu dans 11 pays, et la société discute avec nos autorités sanitaires françaises pour être commercialisé et remboursé en 2023 en France. Et ce n’est que le début. Derrière l’endométriose, on va mieux diagnostiquer l’infertilité souvent associée à celle-ci, et bien d’autres pathologies gynécologiques comme le cancer des ovaires.

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