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"En 2024, 2.800 bébés qui ont perdu la vie", alertent les auteurs d'une enquête sur la fermeture des maternités
Les députés ont adopté un moratoire, sur trois ans, sur la fermeture des maternités en France. En 50 ans, 75 % de ces établissements ont fermé sur le territoire.
Des nouveau-nés dans une maternité (illustration).
Crédit : MONEY SHARMA / AFP
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Que faire pour agir contre la hausse de la mortalité infantile en France ? C'est la question que se sont posés les députés du groupe centriste Liot, qui ont fait approuver, jeudi 15 mai, à une large majorité en première lecture, un moratoire de trois ans sur les fermetures de maternité, accusées de contribuer à la hausse de la mortalité infantile.
"Ce moratoire est intéressant parce qu'il va enrayer la spirale dans laquelle on est actuellement", juge Sébastien Leurquin, journaliste indépendant, co-auteur, avec Anthony Cortes, journaliste à l'Humanité, du livre "4,1, le scandale des accouchements en France" (Ed. Buchet-Chastel).
Le constat dressé par les deux journalistes est inquiétant : en 50 ans, 75 % des maternités françaises ont fermé, éloignant les femmes de ces établissements et créant des déserts. Si, initialement, fermer les maternités a été "une bonne logique, [...] car on augmentait les seuils de qualité de soins, donc il y avait certaines structures qui ne pouvaient pas répondre à la demande", la réalité d'aujourd'hui n'est plus la même. "Cette logique a été poussée trop loin", poursuit Sébastien Leurquin, qui assure que dix départements français ne comptent plus qu'une seule maternité.
La mortalité infantile plus forte dans certains territoires
Si ces fermetures ne sont pas les seules réponses à la hausse de la mortalité infantile, qui s'établit à 4,1 pour 1.000 naissances, c'est l'une des explications. "Il y a la question de la précarité, bien sûr, qui touche largement les mères aujourd'hui en France. Il y a des raisons individuelles, des grossesses plus tardives, des pathologies beaucoup plus présentes, des addictions, l'obésité", liste-t-il.
"En 2024, il y a eu 2.800 bébés qui ont perdu la vie avant leur premier anniversaire", assurent les journalistes, qui affirment qu'il existe une "inégalité devant le deuil". Ils prennent alors l'exemple du Lot, département dans lequel la mortalité infantile s'établit à 6 pour 1.000. "On voit que le Lot a perdu trois de ses quatre maternités. Le taux des femmes habitant à plus de 45 minutes est passé de 6 à 24 % en 15 ans", alertent-ils. "Il y a aussi tous les territoires d'outre-mer avec des taux qui explosent, qui dépassent parfois les 7 ou 8 pour 1.000. C'est tout simplement démentiel."
