ÉDITO - Nobel : le coup de cœur d'Alba Ventura pour Katalin Karikó pionnière des vaccins ARN messagers

Le prix Nobel de médecine a été attribué, lundi 2 septembre, à l'Hongroise Katalin Karikó en duo avec le chercheur américain Drew Weissman. Coup de cœur pour cette Hongroise de 68 ans. Le vaccin à ARN messager qui a permis de se protéger des formes graves du coronavirus, c’est elle. Alors pour être tout à fait juste ce Nobel de médecine, elle le décroche avec celui qui a travaillé à ses côtés pendant 15 ans, l’Américain Drew Weissman, mais ce Nobel de médecine, c'est aussi la contribution de milliers de chercheurs et de scientifiques et d’entreprises comme BioNtech, Pfizer, ou Moderna qui ont assuré le financement.

Mais c’est à Katalin que je voulais rendre hommage. Dans l’univers des Nobel il y a peu de femmes, elle n’est que la 13ème à obtenir le prestigieux prix dans la catégorie médecine. Katalin Karikó vient de la Hongrie communiste et elle débarque à 30 ans avec son mari et sa fille de 2 ans aux États-Unis en 1985. Après avoir connu la galère des migrants, avec menaces d’expulsion, contrats rompus, elle finit par intégrer la très réputée université de Pennsylvanie en tant que biochimiste, chercheuse en thérapie génique et, très tôt, elle a le sentiment qu’avec l’ARN messager, des molécules qui donnent aux cellules un "mode d'emploi" afin de produire des protéines thérapeutiques, on peut élaborer des vaccins qui pourront même être utilisés dans la lutte contre certains cancers. 

Sauf qu’à l’époque c’est la recherche sur l’ADN qui a du succès mais elle, préfère l’ARN. Elle préfère éviter les risques de modification génétique mais elle n’est pas dans la tendance et elle n’obtient pas les bourses pour ses travaux de recherche. Elle accepte même d’être rétrogradée plutôt que de perdre son emploi. Et puis, vous savez, on fait toujours des rencontres à la photocopieuse, c’est là qu’elle va entrer en contact avec son alter ego Drew Weissman et que leurs recherches vont progresser. Katalin a eu raison trop tôt, c’est ce que nous dit son parcours professionnel mais ce parcours nous parle aussi de "persévérance" un mot qui semble avoir disparu du vocabulaire.