Lécher des cailloux quand on est géologue, répéter un mot jusqu'à en perdre le sens... Voici quelques exemples des "recherches" récompensées par les anti-Nobel 2023. Cette compétition, baptisée Ig-Nobel, récompense "des accomplissements qui font d'abord rire les gens, puis les font réfléchir". Des lauréats des vrais prix Nobel, certains coiffés de chapeaux extravagants, ont décerné les Ig-Nobel, assortis de récompenses de dix milliards de milliards de dollars zimbabwéens. Soit une valeur proche de zéro compte tenu de l'inflation astronomique de ce pays africain. Le magazine scientifique humoristique Les Annales de la recherche improbable (Annals of Improbable Research) a présenté les dix lauréats.
Le prix de chimie et géologie est allé à Jan Zalasiewicz, géologue à l'Université de Leicester (Angleterre), "pour avoir expliqué pourquoi de nombreux scientifiques aiment lécher des cailloux". Le lauréat a expliqué avoir écrit son étude intitulée "Manger des fossiles" après s'être rendu compte que "des géologues du XVIIIe siècle utilisaient le goût des cailloux pour mieux les identifier".
En littérature, une équipe internationale a été récompensée "pour l'étude des sensations éprouvées par des gens répétant un même mot beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup de fois". Avec la conclusion que cette répétition rendait singulier quelque chose de familier, et permettait d'atteindre ainsi un état de "jamais vu", et non pas de "déjà-vu".
Pour le prix d'ingénierie mécanique, une équipe américaine a "réanimé" des tarentules mortes pour utiliser leurs pattes comme des pinces. Avec une vidéo à l'appui montrant des araignées bien mortes dont les pattes s'ouvraient avant de saisir un petit objet. Le travail de "nécrobotique" consiste à utiliser des parties d'animaux dans des robots, ont expliqué les chercheurs de l'Université de Rice, à Houston (États-Unis).
L'Ig-Nobel de communication est allé à la recherche sur les personnes capables de parler rapidement à l'envers. Les récipiendaires ont accepté leur prix en verlan. L'économiste Esther Duflo, lauréate du (vrai) Nobel d'économie, a suggéré que les chercheurs se penchent sur cette pratique très répandue en France.
En médecine, des chercheurs ont été distingués pour l'étude sur le nombre de poils dans les narines sur des cadavres. Les chiffres varient bien d'un décédé à l'autre, mais en moyenne la narine de gauche abrite 120 poils contre 112 pour cell