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Don d'organes : quand une maman endeuillée dit "oui" car son fils décédé sauve des vies

Maryline est ambulancière dans le Calvados. Son fils de 18 ans est mort en octobre 2018 d'un accident de scooter. Elle a accepté de donner ses organes. Une décision difficile. Elle l'a fait en souvenir de l'adolescent généreux qu'il était.

Don d'organes (illustration).
Don d'organes : quand une maman endeuillée dit "oui" car son fils décédé sauve des vies
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Marie Guerrier
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Antoine avait 18 ans. Sa mère Maryline, ambulancière de 53 ans dans le Calvados, venait de lui parler du don d'organes. "Tu sais maman, moi, j'ai 18 ans, je m'en fous, c'est un sujet qui ne m'intéresse pas", avait-il répondu. Mais peu de temps après, Antoine, victime d'un accident de scooter, est transporté à l'hôpital. Maryline raconte : "Un médecin arrive avec un interne et il se pose devant nous (elle et sa fille, la sœur d'Antoine). Il nous dit : 'Antoine n'est plus là, son cerveau est gorgé de sang, on ne peut plus rien faire'". Le garçon est branché à des machines qui servent à le maintenir en vie. "On ne me dit pas Antoine est mort, il n'est pas encore déclaré décédé", poursuit Maryline. "Son cœur bat, ses organes vivent encore, mais il ne pourra plus jamais se réveiller."

Le lendemain, Maryline revient à l'hôpital, et dans le couloir, quelqu'un est là et il lui explique : "Comme votre fils est en mort encéphalique, vous pouvez faire don de ses organes". La conversation avec Antoine lui revient en tête. "Cette décision, je ne peux pas la prendre seule évidemment, mais je ne suis pas contre", se dit-elle. Elle en parle avec sa fille. "Antoine était quelqu'un qui aimait aider les autres, qui était hyper-généreux, donc, pour ma fille et moi, c'est apparu comme une évidence en fait", ajoute-t-elle.

"Pour moi, c'est un héros"

Maryline, mère d'Antoine

"On ne m'a pas vraiment expliqué les choses", lâche la maman endeuillée. "On m'a dit qu'on allait pas l'abîmer. En fait, je voulais simplement qu'ils me le rendent comme il était". Six semaines plus tard, la famille d'Antoine est informée que tous les greffons ont pris : le cœur, les deux reins, le foie, le pancréas, artères et vaisseaux. "Je suis fière qu'Antoine ait sauvée des vies, beaucoup, beaucoup de vie", confie Maryline très émue, fière également d'avoir pris cette décision avec sa fille. "Pour nous c'est une manière de faire vivre Antoine à travers tout ça, même s'il n'est plus auprès de moi, pour moi, c'est un héros". 

80% des Français sont favorables au don d’organes, mais 47% seulement en ont déjà parlé à leurs proches. Et au moment de l’entretien avec la famille pour un éventuel don, le taux de refus est de 30% parce que les gens disent : on ne sait pas ce que le défunt aurait voulu. Ce qui fait qu’un donneur sur trois n’est pas prélevé. Or un donneur peut sauver de 5 à 7 vies. Selon le collectif d’associations Greffe, si le taux de refus baisse d’1%, c’est la possibilité de réaliser 100 greffes de plus. En 2022, 5.495 greffes ont été réalisées alors qu'il y a 10.000 patients inscrit sur listes d’attente. Tous les jours, 21 nouveaux patients sont inscrits sur cette liste. Quinze personnes sont greffées. Trois personnes décèdent faute de greffe.

À écouter aussi

Ce jeudi 22 juin 2023 est la journée nationale de réflexion sur le don d'organes. Les personnes qui s'engagent en faveur du don d'organes portent un ruban vert. À l'occasion de cette journée, l'Agence de la biomédecine invite chacun à demander à ses proches s'ils sont donneurs. En France, la loi stipule que nous sommes tous donneurs présumés. Quand une personne est en état de mort encéphalique - environ 1% des décès - les équipes médicales vérifient qu'elle n'est pas inscrite sur un registre national des refus. En l'absence de directives préalables, les équipes médicales se tournent vers la famille et les proches du défunt qui doivent alors prendre une décision difficile.

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