Cette prouesse qui pourrait révolutionner les greffes : des chercheurs canadiens travaillent sur le développement d'organes "universels"

Une expérience riche d'espoir. Au Canada, des chercheurs essaient de fabriquer des organes "universels". On connaît le terme de "donneur universel" quand on parle du sang. Les personnes qui sont du groupe sanguin O sont donneurs universels. 

Pour le don d'organes, le principe est le même : les organes d'un donneur O peuvent être transplantés à tout le monde. À l'inverse, les donneurs d'un groupe A, par exemple, peuvent donner uniquement leur rein à un patient qui a le même groupe sanguin. Sinon, le système immunitaire va combattre le greffon et le rejeter.

Ces chercheurs canadiens, pour créer cet organe universel, ont tout simplement changé le groupe sanguin de l'organe prélevé. Ils ont travaillé sur un rein qui avait été donné par un patient appartenant au groupe sanguin A. Ils ont mis ce rein dans une boîte et ils ont branché une perfusion pour lui injecter un produit, une enzyme de conversion. 

Encore dans une phase expérimentale

Le but de ce produit est d'éliminer dans l'organe tous les sucres spécifiques du groupe A. Ils ont ensuite fait des tests, qui ont fonctionné. Ce rein est désormais du groupe O. Modifié, il a été transplanté à un patient du groupe sanguin O. Normalement, son système immunitaire aurait dû réagir tout de suite et rejeter cet organe qui, on le rappelle, avant d'être modifié, était du groupe A.

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Ce rein a fonctionné sans aucun problème pendant deux jours. Ce n'est qu'à partir du 3e jour qu'un début de rejet a commencé à être observé. C'est une véritable prouesse médicale, même si on est encore sur une phase expérimentale et qu'il va falloir prolonger cette efficacité dans le temps.

Huit Français sur dix sont favorables à un don de leurs organes

Ces travaux suscitent beaucoup d'espoir dans la communauté scientifique. Car en France par exemple, plus de 22.000 personnes sont sur liste d'attente pour recevoir un organe. 6.000 greffes par an peuvent être réalisées, en raison du manque de greffons compatibles. Les délais d'attente sont très longs, il faut en moyenne 28 mois pour une greffe de rein. Si les scientifiques vont au bout de leurs recherches, les transplantations pourraient être plus nombreuses, permettant de sauver plus de vies. 
 
Pour rappel, toute personne qui va décéder est présumée donneuse sauf si le défunt était inscrit sur le registre national des refus ou s'il avait explicitement dit à sa famille qu'il était contre le don d'organe. Huit Français sur dix sont favorables à un don de leurs organes. Il est important de faire connaître sa position à ses proches, pour leur faciliter la tâche si jamais ils ont à décider pour vous. On estime qu'il y a moins d'un Français sur deux qui a déjà parlé de ce sujet.