C'est une opération qui pourrait bien ouvrir une nouvelle page dans l'histoire de la médecine. Le 25 septembre dernier, une équipe de chercheurs du NYU Langone Transplant Institute de New York a réussi à transplanter le rein d'un porc génétiquement modifié à un humain sans que le corps du receveur ne rejette l'organe. Une première mondiale.
Retour en cinq questions sur cette xénotransplantation (le fait de greffer un organe animal sur une autre espèce) synonyme d'espoir pour des milliers de personnes en attente d'une greffe d'organe.
L’opération a duré deux heures et a eu lieu le 25 septembre dans un hôpital new-yorkais. Opération réalisée sur un patient en état de mort cérébrale avec l'accord de la famille. Le rein a été implanté à l’extérieur de l’abdomen du patient, raccordé aux vaisseaux sanguins au niveau de l’aine.
La prouesse tient au fait que le greffon n’a pas été rejeté par l’organisme. Jusqu’alors ce type d’intervention était impossible, car les anticorps s’attaquaient à un type de sucre présent dans les cellules de porc. Pour contourner cette difficulté, les médecins ont greffé le rein d’un porc génétiquement modifié de façon à ce qu’il ne produise plus ce sucre.
Pour le professeur Gilbert Deray, chef du service néphrologie à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, il s'agit d'un "résultat important parce qu’on a des milliers de personnes en attente d’un organe". Il rappelle également, qu'en France, 24.000 personnes sont en attente d'une greffe. Cette opération est donc "un progrès absolument considérable".
"Il y avait plusieurs blocages", explique le professeur Gilbert Deray. Le premier concernait les sucres compris dans les cellules de porc qui entraînait "un rejet extrêmement rapide lorsqu’on greffe un organe de porc et on a en plus des troubles majeurs de la coagulation qui provoquent des thromboses", détaille le scientifique.
"Le deuxième problème est que l’ADN de porc contient des éléments de rétrovirus, qui donne le VIH et qui peut être responsable d’immunodéficience ou de cancer", continue le chef du service néphrologie à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Autant de défis que les scientifiques ont dû relever.
Les médecins ont utilisé la technique du "ciseau moléculaire", qui permet d'enlever ou d'insérer des bouts de gène dans une cellule. Gilbert Deray détaille le processus : "Les chercheurs ont pris des cellules d’oreille de porc et ils ont enlevé des gènes dans ces cellules pour y rajouter des gènes humains. Ensuite, ils ont créé des embryons avec ces nouvelles cellules".
Ce sont ces embryons qui servent de baser pour créer les porcs génétiquement modifiés essentiels au travail des scientifiques. Les chercheurs ont ensuite "utilisé les cellules de ces nouveaux porcs génétiquement modifiés et ont retiré les rétrovirus", précise Gilbert Deray.
Pour le professeur Deray, l'important est de savoir si l'organe greffé va tenir "plusieurs années" sans rejet de la part de l'organisme du receveur. Pour cela, il faut attendre d'avoir "des essais cliniques de taille suffisante pour savoir si l’on peut faire face à la pénurie d’organes" précise-t-il. Pour cela, il va encore falloir patienter quelques années.
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