Don d'organes : des soignants formés pour parler aux familles
Un prélèvement d'organes sur trois est empêché, parce que les membres d'une famille ne connaissent pas la position de leurs proches sur le sujet. Les soignants sont formés pour encourager aux dons d'organes.
80 % des Français se disent favorables au don d'organes, mais seulement 47 % en ont parlé à leurs proches. Or, au moment du décès, si le sujet n'a jamais été abordé, les proches refusent. Un prélèvement sur trois est empêché et chaque année, 1.000 patients inscrits sur la liste d'attente meurent, faute de greffe.
L'agence de biomédecine propose aux soignants une formation à cet entretien, avec des comédiens qui jouent le rôle des proches. À Bobigny, en Seine-Saint-Denis, un salon d'accueil des familles a été reconstitué. Une comédienne, spécialement formée à l'exercice, joue l'épouse du défunt.
"Les soignants doivent aller jusqu'à évoquer le don d'organes", explique-t-elle. L'immersion dure 15 minutes, le dialogue est difficile, avec une famille prostrée, en larmes. Dans une pièce à côté, Anne Rocher, psychologue, visionne l'entretien en direct et décrypte les mots et les gestes. "L'écoute, l'empathie, c'est ce qui va aider à traverser ce moment-là", assure-t-elle.
L'exercice ne s'arrête pas là. Un débriefing a ensuite lieu avec les comédiennes. Une fois la formation achevée, les participants repartent plus confiants.
"Ce qui m'a le plus choqué, c'est quand on demande aux proches quelle était la position du défunt. Là, on voit chez eux un regard complètement perdu parce qu'ils ne savent pas. C'est très important d'en parler", a indiqué Sandra Goncalves, infirmière coordonnatrice en prélèvement d'organes.
