Dengue : une hausse des cas en France, une menace pour les JO de Paris 2024 ?
Les autorités sanitaires vont devoir redoubler de vigilance durant les JO de Paris 2024, qui favoriseront, en pleine saison estivale, le brassage de populations.
La dengue est une maladie virale. Ses effets ? Une forte fièvre avec, dans de rares cas, une évolution vers une forme plus grave provoquant notamment des saignements. Les décès sont toutefois très rares - environ 0.01% de l'ensemble des cas.
Après une année 2022 marquée par un record de cas en métropole, le bilan devrait être comparable en 2023. Le moustique tigre a colonisé 71 départements au 1er janvier dernier, un nombre en constante augmentation depuis son installation dans l'Hexagone en 2004.
Ce nuisible, qui pique plutôt le matin que le soir, avait été à l'origine de 65 "cas autochtones" de dengue, concentrés dans le sud de la France. Ces cas désignent les patients qui n'ont pas voyagé dans des zones où le virus circule largement, comme les Antilles, mais qui ont été piqués en métropole par un moustique lui-même infecté au contact d'un voyageur contaminé.
Avec une quarantaine de cas autochtones comptabilisés pour le moment - la saison n'est pas encore terminée - la tendance s'annonce "assez semblable", indique à l'AFP Marie-Claire Paty, coordinatrice de la surveillance des maladies à transmission vectorielle à Santé publique France. La France comptait "neuf foyers" l'an dernier, et huit, pour l'instant, en 2023. En Outre-mer, les Antilles se trouvent en phase épidémique depuis mi-août. Et l'épidémie a contribué à un nombre déjà record de cas de dengue importés dans l'Hexagone - plus de 1.300 jusqu'à maintenant.
"Un risque anticipé"
Pour la première fois, un cas autochtone a été recensé en Ile-de-France en octobre dernier, à Limeil-Brévannes. Or, ces cas étaient jusqu'à présent observé dans des régions du sud, au climat a priori plus favorable au moustique tigre. "Il s'agit du cas le plus au nord de la France, et même de l'Europe, jamais recensé", souligne le Dr Marie-Claire Paty.
Le changement climatique serait en partie responsable de l'extension vers le nord du moustique tigre. Plus il fait chaud, plus le cycle de développement du moustique se raccourcit. La vitesse de multiplication du virus à l'intérieur de l'insecte augmente elle aussi, sous l'effet de la température.
L'expansion du moustique tigre reste toutefois essentiellement favorisée par les voyages et les comportements humains. Les autorités sanitaires vont ainsi devoir redoubler de vigilance durant les JO de Paris 2024, qui favoriseront, en pleine saison estivale, le brassage de populations. "C'est un des risques anticipé, on s'y prépare", admet le Dr Marie-Claire Paty.
