Existe-t-il des malades qui peuvent contaminer des dizaines voire des
centaines de personnes ? Pour les médecins, le concept de
"super-contaminateur" de virus reste en partie une énigme tant les
différents facteurs de transmission sont difficiles à démêler.
"Ce n'est pas un terme médical", il sert à désigner "une
personne qui infecte un nombre proportionnellement très important
d'individus" sans qu'il y ait forcément un seuil précis, explique Amesh
Adalja, médecin spécialiste des maladies infectieuses émergentes et de la
préparation aux pandémies, à l'Université américaine Johns Hopkins.
Depuis le début de l'épidémie du nouveau coronavirus, au moins deux personnes ont été
surnommées dans les médias "super-contaminateurs" (on dit aussi
"super propagateur") : on estime qu'ils ont contaminé plus de
personnes que la moyenne, qui est de deux à trois contaminés par malade, en
l'absence de mesure de contrôle (confinement, limitations des rassemblements
etc...).
"Il est possible qu'il existe ce qu'on appelle des 'super contaminateurs', c'est-à-dire des patients qui ne contaminent pas deux ou trois personnes (...) mais qui puissent en contaminer des dizaines", affirmait jeudi soir sur la chaîne de télévision LCI, le Pr Eric Caumes, chef du service des maladies infectieuses et tropicales à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris). "Le problème, c'est qu'on n'arrive pas à les repérer", poursuivait-il.
Ça n'existe pas, un 'super-spreader'
Le Dr Bharat Pankhania de l'Université d'Exeter
Selon le Dr Bharat Pankhania, spécialiste des maladies infectieuses de la faculté de médecine de l'Université britannique d'Exeter, que "ça n'existe pas, un 'super-spreader'". Pour lui, c'est un "terme inapproprié".
"Ce que nous avons, ce sont des circonstances qui ont mené à l'infection d'un plus grand nombre de gens", estime-t-il, en évoquant le cas de la "Patiente 31" en Corée du Sud. Et c'est "souvent la foule, un endroit confiné avec peu de ventilation, un contrôle infectieux défaillant, (...) et souvent une personne au début de sa maladie, quand les sécrétions sont maximales", dit-il encore.
C'est pour ces raisons que beaucoup préfèrent parler de "situation de
super-propagation" ("super-spreading event" en anglais) plutôt
que de qualifier une personne de "super-propagateur", un terme
d'ailleurs qualifié de "stigmatisant" par le ministre français de la
Santé Olivier Véran.
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