La Haute autorité de santé (HAS) recommande de "lever l'obligation de vaccination" contre le Covid en vigueur depuis 18 mois pour les soignants et les autres professionnels concernés, dans un avis rendu public jeudi. "Je suivrai l'avis de cette autorité scientifique", a déclaré à l'AFP le ministre de la Santé, François Braun, ajoutant qu'"un décret sera pris" à cette fin, après concertation avec les fédérations hospitalières et les ordres des professions de santé.
La HAS a en effet revu sa doctrine et suggère désormais que l'injection "soit fortement recommandée" pour les professionnels concernés. Saisie à l'automne par le ministre et par l'Assemblée nationale, la HAS assure que sa "préconisation de lever l'obligation de vaccination" contre le Covid "ne constitue en rien une remise en question de ses précédents avis". Elle souligne au passage que "la levée d'une obligation vaccinale pour les professionnels ne remet pas en question l'intérêt de cette vaccination".
Son avis sonne néanmoins le glas d'une mesure controversée, imposée en pleine crise sanitaire à 2,7 millions de personnes : les soignants, mais aussi les personnels des hôpitaux et des maisons de retraite, ambulanciers, aides à domicile ou encore pompiers. Depuis septembre 2021, ces professionnels doivent attester d'un schéma vaccinal complet (deux, puis trois doses), sous peine d'être suspendus, sans rémunération.
Une minorité de réfractaires était encore dans ce cas mi-mars : "Autour de 0,3% des agents" hospitaliers d'après le ministère, moins de 2.000 chez les libéraux selon l'Assurance maladie. La question de leur réintégration est cependant devenue un cheval de bataille politique, notamment pour La France insoumise et le Rassemblement national.
Au-delà de ce dossier sensible, la HAS a passé en revue d'autres vaccinations obligatoires pour les soignants. Avec des conclusions contrastées. Elle suggère ainsi de lever l'obligation concernant la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite, sauf à Mayotte. En revanche, elle conseille de maintenir celle contre l'hépatite B et même de l'étendre aux soignants libéraux "susceptibles d'être exposés à un risque de contamination".