Le fait d'avoir un enfant représente un changement significatif dans la vie d'un couple, souvent célébré comme un instant de joie et de transition vers une nouvelle étape. Toutefois, sous cette apparence idéalisée se dissimulent fréquemment des défis importants, peu évoqués et mal compris par la société.
Dans ce nouvel épisode du podcast OrgasmiQ animé par Rosa Bursztein, la discussion porte sur la maternité et ses réalités souvent cachées derrière l'image idéalisée de la "mère parfaite". Le changement de deux à trois membres au sein d'une famille engendre un déséquilibre profond, qui affecte non seulement la relation intime du couple, mais également leur aptitude à communiquer de manière efficace.
Au cœur des échanges, les témoignages de Nicole et Muriel, qui reviennent sur les grossesses difficiles, les accouchements compliqués, les dépressions post-partum et les défis de la vie de couple après l'arrivée d'un enfant. Alors, comment maintenir une vie sexuelle épanouie malgré les nouvelles réalités physiques et émotionnelles de la maternité ?
Charline Vermont, spécialiste en sexualité, explique que le désir repose sur trois piliers principaux : le contexte (l'environnement), les hormones et la satisfaction sexuelle antérieure. "Même si la satisfaction sexuelle avant l'accouchement était élevée, cela ne suffit pas toujours à maintenir le désir après la naissance", souligne-t-elle. Le contexte change radicalement avec l'arrivée d'un enfant, ce qui peut affecter le désir.
Les nouvelles mères peuvent se sentir submergées par la charge mentale et physique des soins à apporter à leur bébé et à la maison. Charline pose une question essentielle : "Est-ce que je suis la seule personne à m'occuper de ce qui se passe dans cette maison ?". Si la charge est trop lourde, le désir peut en pâtir.
Les changements corporels après l'accouchement jouent également un rôle. "Physiquement parlant, on n'est pas forcément prête tout de suite pour reprendre des relations intimes", explique Charline. Les cicatrices, les hématomes et la réappropriation de son corps sont des obstacles. D'un point de vue hormonal, la prolactine, sécrétée pendant l'allaitement, peut diminuer la libido. "Lorsqu'on s'occupe de son enfant, même lorsqu'on n'allaite pas, on augmente sa production de prolactine", ajoute-t-elle, ce qui peut réduire le désir sexuel.
La chute hormonale post-accouchement, responsable du "baby blues", est un autre facteur. Bien que ce phénomène soit temporaire, "tant qu'on ne dort pas et qu'on ne fait pas de nuits complètes, le moral peut être en dents de scie et les hormones aussi".
L'ocytocine, souvent appelée "hormone de l'amour", joue également un rôle. "Le fait d'avoir ce petit être souvent mignon à bras, ça me donne de l'ocytocine. Et en fait, ça remplit mon réservoir d'ocytocine", explique Charline. Ce besoin de contact et de tendresse étant satisfait par le bébé, il peut réduire le désir de ces mêmes interactions avec le partenaire.
Passer de deux à trois membres dans une famille est un bouleversement important à ne pas sous-estimer. Charline Vermont explique : "Il y a un centre de gravité qui est déplacé pour tout le monde, pas seulement pour une personne." Cette transition peut s'accompagner de difficultés hormonales, environnementales et de communication, ce qui peut mettre à mal la relation de couple.
"Toute cette fatigue, la charge mentale, la libido en berne, les cicatrices du corps, les pleurs du bébé... tout cela affecte non seulement la libido, mais aussi la capacité à communiquer de manière saine", note-t-elle. Elle souligne que le véritable ennemi du couple n'est pas l'absence de relations sexuelles, mais la non-communication.
Charline pointe également du doigt un tabou sociétal : "Il y a un énorme tabou autour des difficultés de couple qui suivent la naissance d'un enfant. Beaucoup pensent que chez tout le monde, tout se passe très bien. Mais la réalité est souvent différente." En effet, 20 à 25 % des couples se séparent dans l'année qui suit la naissance d'un enfant, un phénomène appelé "baby clash".
Charline recommande vivement de consulter un thérapeute. "Si vous vous sentez en difficulté, il faut avoir le réflexe d'aller faire une thérapie de couple. En quelques séances, on peut créer un espace qui appartient au couple, ce qui est essentiel lorsqu'on a un jeune enfant", conseille-t-elle.
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