Étudiant, je l’ai été jadis et je sais ce que c’est : on mange n’importe quoi, on se gave de sandwiches et de boissons sucrées, on carbure aux pâtes et à la charcuterie (pas toujours de meilleure qualité, soit dit en passant) et on finit ratatiné, fatigué, dans les pires dispositions pour affronter des concours et des examens qui demandent un minimum de concentration. Mais si les étudiants sont le cœur de cible de la malbouffe, je voudrais leur rappeler qu’il existe un instrument, le Nutri-Score, qui a fait ses preuves. Et je m’en vais vous le prouver.
Une étude de l’Inserm, menée par une chercheuse en épidémiologie nutritionnelle, a porté sur 2.907 étudiants (ça fait quand même un bel échantillon) âgés de 18 à 25 ans. Ils ont été répartis en 3 groupes et on leur a demandé de faire leurs courses en ligne, dans un supermarché expérimental qui proposait quelque 750 produits assez banals.
Le
premier groupe avait droit à des denrées dont l’emballage
mentionnait le Nutri-Score. Le second devait choisir entre des produits comportant le
logo "apports de référence". C’est un logo
développé par les industriels. Il indique la teneur en sel, la
teneur en sucre ou encore celle en matières grasses. Le
troisième et dernier groupe, lui, faisait ses courses à l’aveugle. Sans informations à disposition.
Au
moment de faire le bilan, on s’est aperçu que les étudiants qui
étaient informés avec le Nutri-Score avaient acheté moins de
calories et d’acides gras saturés que les autres. Alors que, je le
rappelle, ils étaient libres de leur choix, ce qui signifie que le Nutri-Score, ça marche.
À condition, évidemment, de se donner la peine de faire l’effort de s’y
intéresser. Les étudiants, on l’a dit, figurent parmi les
plus vulnérables au moment de se mettre à table. Donc je le leur
redis : vous disposez d’un outil qui a fait ses preuves, ce
serait dommage de ne pas vous en servir.
Mais
il y a autre chose. Au
cours de l’expérience, ceux qui disposaient du Nutri-Score ont
aussi acheté plus de fruits et de légumes que leurs petits
camarades. Et ça, c’est intéressant. Cela veut dire que quand
on fait la démarche de bien choisir parmi les produits dont on a
l’habitude, on entre dans une sorte de logique vertueuse qui
débouche sur des achats qui nous sont moins familiers mais qui sont
bons pour la santé. On augmente son niveau d’exigence, on évolue
dans le bon sens, un peu comme si le Nutri-Score créait des
vocations.
Donc,
mon conseil aux étudiants, c’est le suivant : à partir de
maintenant, prenez un quart de seconde pour vérifier ce que dit le
Nutri-Score quand vous allez au supermarché vous approvisionner en
céréales ou en lasagnes à la bolognaise. Je n’ai pas pris ces 2
produits au hasard : dans la grande distribution, que ce soit
pour les céréales du petit-déjeuner ou les lasagnes, on trouve des
produits notés A comme des produits notés E. Sachant que A, c’est
bien, B pas trop mal, C pas terrible, D carrément nul et E du poison
en vente libre.
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