C'est peut-être une avancée majeure dans la lutte contre le cancer. À l’Université Sorbonne Paris Nord, des scientifiques français de l'insectarium ont entraîné des fourmis à détecter des cellules cancéreuses. 130 fourmis au total, sont entraînées à détecter à l'odeur ces cellules en les associant à des récompenses.
C'est la revue scientifique iScience qui relaye cette étude. Les fourmis seraient capables de détecter les COV (composés volatils organiques) émis par des cellules cancéreuses. Elles "peuvent rapidement être conditionnées à associer cette odeur à une récompense", explique l'étude. Elles seraient surtout capables de faire la distinction entre les cellules cancéreuses et les cellules saines.
Les insectes ont un système olfactif très développé et peuvent être élevés avec un système de récompense, ici une solution sucrée. Un tel apprentissage est beaucoup plus rapide et moins coûteux qu'avec des chiens par exemple, qui peuvent eux-aussi détecter les COV, mais les techniques coûtent "des dizaines de milliers d'euros", souligne auprès de l'AFP Baptiste Piqueret, auteur principal de l'étude.
Pour cette étude, les scientifiques ont utilisé des fourmis fusca, une espèce de fourmi commune trouvée dans l'hémisphère nord. Elles vivent en colonies, qui comprennent une ou plusieurs reines et plusieurs centaines d'individus.
Dans une première session d'entraînement, la fourmi "se promenait librement, tombait par hasard sur une goutte sucrée et pendant qu'elle la buvait, elle reniflait son environnement (avec ses antennes) imprégné d'une odeur particulière", détaille le chercheur. À l'étape suivante, l'insecte avait le choix d'aller dans un endroit avec l'odeur apprise et un autre avec une odeur différente, mais sans goutte de sucre cette fois. "Si la fourmi avait bien appris, elle passait beaucoup de temps près de l'odeur associée au sucre et tournait autour en cherchant la récompense", explique Baptiste Piqueret.
"Trois entraînements de moins d'une heure ont suffit pour qu'elles apprennent" la différence entre les cellules cancéreuses et les cellules saines, se félicite le chercheur. Reste à évaluer "l'efficacité de cette méthode grâce à des tests cliniques sur un organisme humain complet", précise le CNRS dans un communiqué. Des expériences préliminaires sont en cours avec de l'urine de souris atteintes de cancers.
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