Allergies en France : une épidémie silencieuse en pleine expansion ?
Pollution, réchauffement climatique, mode de vie aseptisé... Découvrez pourquoi les allergies touchent de plus en plus de Français et ce que cela signifie pour l'avenir.
En France, les allergies connaissent une progression fulgurante. Alors qu'elles ne concernaient que 2 ou 3% de la population dans les années 70, elles affectent aujourd'hui 20 à 25% des Français. Selon l'Organisation mondiale de la santé, ce chiffre pourrait atteindre 50% d'ici 2050. Quelles sont les raisons de cette explosion des cas d'allergies ?
La théorie hygiéniste suggère que notre mode de vie de plus en plus aseptisé pourrait être à l'origine de cette hausse. En protégeant excessivement les enfants des microbes dès leur plus jeune âge, nous pourrions favoriser le développement d'allergies.
Le Dr Sophie Silcret-Grieu, allergologue à Paris, explique que l'absence de confrontation du système immunitaire à des microbes dangereux peut le pousser à réagir à des éléments inoffensifs comme les pollens ou les poils d'animaux. Les enfants élevés à la campagne, exposés à plus de microbes, semblent moins touchés par les allergies que leurs homologues citadins.
Réchauffement climatique : un amplificateur d'allergies
Le réchauffement climatique joue également un rôle crucial. Avec des températures en hausse, la saison des pollens commence plus tôt, dure plus longtemps et est plus intense. Certaines plantes allergisantes, comme l'ambroisie, s'étendent désormais à des régions où elles étaient absentes. Le Réseau de surveillance aérobiologique a mis en évidence une corrélation entre l'augmentation des températures et celle des pollens dans l'air.
La pollution : un ennemi invisible mais puissant
La pollution atmosphérique exacerbe les allergies. Les particules chimiques irritent les voies respiratoires et altèrent les pollens, rendant leurs allergènes plus accessibles. Un pollen exposé à la pollution devient ainsi plus allergisant. De plus, les consultations pour des allergies croisées, respiratoires et alimentaires, augmentent, notamment en raison de protéines similaires présentes dans les pollens et certains aliments.
