La Haute Autorité de santé (HAS) sonne l'alerte auprès des médecins face à l'alcool. Les hommes et les femmes ne sont pas égaux. L'alcool causerait des dommages plus graves chez les femmes et plus rapides. Un risque dont les femmes ne sont pas assez informées. Les seuls moments où on les sensibilise vraiment au danger de l'alcool, c'est pendant la grossesse ou l'allaitement. Selon la HAS, il faudrait que les professionnels de santé leur en parlent beaucoup plus tout au long de leur vie.
On commence seulement à comprendre que les femmes sont plus sensibles que les hommes à l'alcool car la plupart des études scientifiques qui ont été menées sur la consommation d'alcool, ont été réalisées uniquement sur des hommes. Sauf que les femmes ont un métabolisme différent. De nouvelles études émergent donc ces dernières années pour évaluer ce risque.
Dans une étude publiée en décembre dernier dans la revue Nature, des chercheurs ont démontré que le cycle menstruel joue un rôle important dans la consommation d'alcool. Quand les femmes ont un pic d'œstrogène, leurs neurones deviennent beaucoup plus sensibles à l'alcool. Elles ont donc envie de boire plus et ont plus de mal à réguler leur consommation, entraînant ainsi un plus grand risque d'addiction.
L'alcool serait plus dangereux pour les femmes que pour les hommes en raison de la différence de métabolisme entre les deux sexes. Les femmes ont en moyenne un poids plus léger, elles ont moins de tissus musculaires et ressentent donc plus vite les effets de l'alcool. Puis, certaines maladies sont directement liées à l'alcool, notamment le cancer du sein. Selon l'OMS, l'Organisation mondiale de la santé, un quart des cancers du sein en Europe sont causés par l'alcool.
On peut aussi citer les maladies cardiovasculaires, première cause de mortalité chez la femme. La femme qui est plus à risque que l'homme, surtout après la ménopause, ou plus jeune si elle prend des hormones contraceptives. L'alcool augmente aussi nettement les risques de faire un infarctus ou de l'hypertension.
Au-delà du médical, les femmes sont aussi plus à risque de violences à cause de l'alcool. Des violences commises par leur entourage, leurs conjoints, mais aussi par d'autres personnes alcoolisées. Par exemple, dans le milieu étudiant, selon la MILDECA, la mission de lutte contre les addictions, un quart des femmes ont subi une agression sexuelle ou un viol pendant leurs études supérieures. Dans 62% des cas, l'agresseur était alcoolisé.
Plus largement, la HAS rappelle que les femmes sont plus sujettes que les hommes à l'anxiété, la dépression, les traumatismes et que tout cela favorise la consommation excessive d'alcool. C'est pour cela qu'elle incite donc tous les professionnels de santé, médecins généralistes, sages-femmes, gynécologues, infirmiers, à plus informer les femmes de tous ces risques, à leur en parler à tout âge de leur vie, et pas seulement au moment de la grossesse.
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