Chiens : esthétiques ou pratiques, à quoi servent les babines chez les différentes races ?

Voici un détail qui n’en est pas un. Quelque chose que l’on voit tous les jours, mais auquel on ne prête jamais vraiment attention : les babines des chiens. Ce sont en fait leurs lèvres parfois fines, parfois épaisses, parfois pendantes... 

Derrière cette diversité incroyable, il y a une vraie histoire d’anatomie, de sélection, de fonctions et aussi, soyons honnêtes, quelques petits inconvénients ! En tout cas, selon les races, elles diffèrent largement.

Chez le berger allemand ou le lévrier, les babines sont, par exemple, fines et serrées. Les beagles ou les braques ont les babines qui dépassent la ligne de la mâchoire : elles sont un peu plus tombantes donc. D'autres chiens ont des babines exagérément pendantes : le Saint-Bernard, le Dogue de Bordeaux, le Mastiff ou le chien de Saint-Hubert. 

Une sélection morphologique liée à l'utilité ou l'esthétisme

Cette variété n’est pas arrivée par hasard : elle a été façonnée par la sélection humaine, parce que ces babines servaient ou semblaient servir à quelque chose. Il y a des raisons supposées pour que certains chiens aient les babines plus pendantes que d'autres. Supposées car il n’y a pas de preuves expérimentales strictes, mais on a plusieurs hypothèses bien fondées basées sur l’anatomie et la fonction.

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D'abord, cela pourrait aider à sentir les odeurs chez les chiens de piste. Les chiens comme le Saint-Hubert, le Basset Hound, le Beagle ont été sélectionnés pour leur odorat exceptionnel. Leur peau lâche et leurs babines pendantes créeraient comme une petite “cuvette à odeurs” sous le museau : elles retiennent les particules odorantes, les canalisent vers le nez, et amélioreraient ainsi la perception des pistes au sol.

Ensuite, cela pourrait protéger la gueule lors du travail. Pour les chiens de chasse ou de garde, des babines épaisses étaient aussi un moyen de protéger la bouche des branches, des épines, ou même des morsures.

Enfin, une question d’esthétique de race. Certains grands molossoïdes ont été sélectionnés pour avoir une tête massive, large, impressionnante. Les babines pendantes ont donc été choisies et standardisées… parce que cela rendait le chien plus impressionnant, plus “noble”, plus distinctif.

Les babines pendantes ne sont pas sans inconvénients.

Qui dit babines pendantes dit… bave. Beaucoup de bave. Chez ces chiens, ce n’est pas qu’ils produisent plus de salive. C’est simplement que la forme de leur gueule empêche la salive d’être retenue et avalée efficacement. Résultat : ça goutte, ça file, ça secoue la tête après avoir bu et ça en met partout. C’est anatomique, c’est normal et on ne peut rien y faire. 

Mais ces babines généreuses ne sont pas qu’un charme : elles peuvent aussi provoquer quelques soucis de santé, que les vétérinaires connaissent bien. Des débris alimentaires peuvent rester plus facilement coincés, et l’humidité qui persiste au contact de la peau peut favoriser à la longue les irritations, les infections bactériennes ou fongiques et les mauvaises odeurs persistantes.

Enfin, ça peut rendre aussi l’examen clinique plus compliqué. Donc on n’hésite pas à apprendre à son chien à se faire manipuler pour inspecter régulièrement ce qui se passe sous ses steaks de babine.