"Un petit village d'irréductibles Gaulois résiste encore et toujours à l'envahisseur". À l'Assemblée nationale, la majorité tente plus que jamais de nouer des accords afin de faire voter des textes de loi. 38 voix manquent à l'appel - majorité relative oblige - et tous les moyens sont bons pour les obtenir.
Les députés Les Républicains sont, sans surprise, dans le viseur des députés Renaissance. Prudent, un député Renaissance confie prévoir "un plan B" à chaque accord passé avec un élu LR. Mais ils ne sont pas les seuls. Vingt députés font l'objet d'une attention toute particulière de la part du gouvernement et de la majorité.
Baptisé LIOT, pour Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires, ce groupe est le plus petit de l'Assemblée nationale. Il se situe dans l'opposition au sein de l'échiquier politique. L'ancêtre de ce groupe est Libertés et Territoires, alors composé de 18 députés lors de la précédente législature. Désormais, le groupe LIOT est composé donc des députés de Libertés et Territoires, mais aussi des anciens UDI, des ultramarins et des régionalistes.
Le groupe LIOT est ainsi est devenu une pièce centrale dans la stratégie de la majorité présidentielle. C'est Emmanuel Macron qui a, le premier, évoqué une alliance avec ce groupe et a braqué la lumière sur ces élus issus de différents courants politiques. Lors de son interview sur France 2 fin octobre, le président de la République indiquait avoir bien noté que "des députés d'un groupe intermédiaire du centre, qu'on appelle LIOT", ainsi que Les Républicains n'ont pas voté les motions de censure.
Et d'ajouter à leur attention : "Je pense qu'avec ces parlementaires-là, qui aujourd'hui ne sont pas dans la majorité, le gouvernement et la majorité à l'Assemblée ont intérêt à travailler pour passer la réforme sur le travail, la réforme sur les retraites, la réforme sur l'immigration que nous allons faire, la réforme que nous allons faire sur les énergies renouvelable. Et oui, je souhaite qu'il y ait une alliance".
Aussitôt dit, aussitôt appliqué. Les députés Renaissance et surtout les ministres au sein du gouvernement d'Elisabeth Borne ont jeté leur dévolu sur ces élus, qui ont bien conscience de l'enjeu politique qui se joue au sein de l'hémicycle.
Dans les faits, les membres de l'exécutif sont "beaucoup plus" en contact avec les députés du groupe LIOT. Joint par RTL, le coprésident du groupe Christophe Naegelen raconte "être allé trois fois à Matignon depuis le début de la législature". "Je crois qu'en cinq ans, j'avais dû y aller une fois", compare-t-il. Même chose pour Bertrand Pancher, coprésident du groupe et député de la Meuse.
À chaque fois qu'il y a des propositions de loi, nous sommes reçus par les ministres concernés
Bertrand Pancher, coprésident du groupe LIOT
Contacté par RTL, il confirme "n'avoir jamais eu autant de rencontres à haut niveau en six mois, qu'en quinze ans de mandat". "Nous avons été reçus à trois reprises par la première ministre Elisabeth Borne. Nous avons été reçus par Agnès Pannier-Runacher sur la loi sur les énergies renouvelables, par Bruno Le Maire sur la loi de finances, par Gérald Darmanin sur la loi sur les mesures en terme de sécurité", détaille-t-il.
Membre du groupe LIOT, le député Charles de Courson, anciennement Les Républicains, a aussi été approché par des conseiller des ministres. "Avant, ils ne nous contactaient pratiquement pas ou on faisait un 'faux dialogue'. On invitait les présidents de groupe pour leur dire ce qu'a décidé le gouvernement", explique-t-il auprès de RTL.
Bertrand Pancher ajoute qu'à "chaque fois qu'il y a des propositions de loi, nous sommes reçus par les ministres concernés".
La tâche n'est pas simple pour l'exécutif. En effet, le groupe se démarque des autres groupes au sein de l'hémicycle car il est hétéroclite. "On a des origines politiques différentes, on a une liberté de vote qui totale et qui s'applique sur tous les textes. Donc chacun vote avec sa conscience", explique le député LIOT des Vosges Christophe Naegelen.
Le groupe LIOT va-t-il accepter la main tendue par Emmanuel Macron et nouer un éventuel accord avec la majorité ? Pas question. "Je suis clairement dans l'opposition, affirme Charles de Courson. Je suis un opposant constructive et j'essaie d'améliorer les textes, de contribuer à bloquer des textes qui n'allaient pas dans le sens de ce que nous considérons comme ceux des intérêts de la France". Les négociations avancent donc texte par texte, un travail de fourmis pour les ministres et les députés Renaissance.
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