Après la mobilisation contre la réforme des retraites, samedi 11 février, les débats sont tendus à l'Assemblée nationale. La séance a été suspendue, lundi 13 février, après que le député LFI Aurélien Saintoul a accusé le ministre du Travail Olivier Dussopt d'être un "imposteur" et un "assassin".
Aurélien Saintoul a reproché au ministre d'avoir "menti" sur le nombre de morts au travail, en le taxant également de "félonie". "Monsieur Dussopt, nous n'espérons pas beaucoup de votre sincérité et de votre franchise", a commencé Aurélien Saintoul, député LFI des Hauts-de-Seine, avant de lui reprocher l'index senior.
Le ton est monté lorsque le député Nupes a parlé des morts au travail en France. "En 2017, il y avait 550 morts dans des accidents du travail dans ce pays. En 2018, il y en avait 562. En 2019, il y en a eu 733", a assuré Aurélien Saintoul. Pour lui, l'augmentation du nombre de morts est la conséquence de la suppression des CHSCT (comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail).
"Vous êtes un imposteur et un assassin", a conclu le député LFI avant de rendre la parole. Des cris ont retenti et Olivier Dussopt a quitté l'hémicycle durant la suspension de séance.
Cet incident survient alors que le député LFI Thomas Portes a été exclu deux semaines de l'Assemblée nationale, le 10 février, après un tweet dans lequel il posait le pied sur un ballon à l’effigie du ministre du Travail.
Aurélien Saintoul a présenté ses "excuses publiques" peu après cette suspesnion de séance, le ministre du Travail répondant "entendre" ces excuses mais ne "pas pardonner" cette sortie, lors de débats déjà houleux sur la réforme des retraites. Le député Saintoul a été sanctionné d'un rappel à l'ordre avec inscription au procès verbal, soit le retrait d'un quart de son indemnité parlementaire pendant un mois.
Sur Twitter, la Première ministre Elisabeth Borne a souligné que "l'Assemblée nationale doit être le lieu du débat, pas celui des injures. Ceux qui insultent ne sont pas à la hauteur des Français qui les ont élus ni du débat démocratique qu'ils attendent", a-t-elle dénoncé.