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Marine Le Pen et Emmanuel Macron
Crédit : JOEL SAGET, ERIC FEFERBERG / AFP
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C'est désormais officiel. Emmanuel Macron et Marine Le Pen vont s'affronter pour le second tour de l'élection présidentielle. Ils ont respectivement obtenu 27,60% et 23,41%. Jean-Luc Mélenchon obtient 21,95%, suivi par Eric Zemmour à 7,05%, Valérie Pécresse avec 4,79% et Yannick Jadot à 4,58%.
La campagne de l'entre-deux-tours débute dès ce dimanche 10 avril pour deux semaines. Un tout nouvel enjeu à en croire les proches des deux candidats plébiscités par une majorité de Français.
Comme dans toutes les compétitions, la soirée électorale a été marquée par les contrastes. D'un côté, Marine Le Pen a salué ses militants et a appuyé sa victoire. De l'autre côté, Valérie Pécresse et Anne Hidalgo ont encaissé des défaites historiques pour Les Républicains et le Parti socialiste. Quoi qu'il en soit, les déclarations se sont principalement concentrées sur une question : consigne de vote ou pas ? À Emmanuel Macron ou Marine Le Pen ?
Le souvenir de 2002 a plané sur les derniers jours de campagne et particulièrement sur le premier tour de l'élection présidentielle. Le taux de participation s'élève à 73%, soit une abstention de 27%, selon les estimations d'Harris Interactive x Toluna pour RTL et M6.
Selon Aurélie Herbemont, journaliste politique à RTL, "on a des candidats qui remettent ça pour la troisième fois pour la plus grande partie d'entre-deux. Et puis c'est vrai que la campagne a été très particulière : on sort de deux ans de Covid (...) et après on est rentré dans la guerre au moment où on aurait dû s'intéresser aux candidats et à leurs programmes".
Dans les derniers jours de la campagne du premier tour, Emmanuel Macron a dénoncé à plusieurs reprises le programme de l'extrême droite. Sans attendre le second tour - et donc les résultats du premier tour - le président-candidat a mis en place la stratégie du front républicain pour mobiliser son électorat contre Marine Le Pen. Le candidat-président "souhaite tendre la main à tous ceux qui veulent travailler pour la France, à inventer quelque chose de nouveaux pour rassembler les convictions et les sensibilités diverses".
À ceux qui ont choisi de voter pour le camp de l'extrême droite, Emmanuel Macron déclare : Je veux les convaincre que notre projet répond plus que celui de l'extrême droite à l'épreuve du temps. Comptez sur moi !".
La candidate Rassemblement national poursuit quant à elle sa stratégie du "tout sauf Macron". Elle a adressé un message aux électeurs français "de droite, de gauche, d'ailleurs, de toutes origines, à rejoindre ce grand rassemblement national et populaire". "Je redresserai la France en cinq ans", a-t-elle promis en s'engageant à "recoudre les multiples fractures dont souffre une France trop déchirée".
À 20,4% au premier tour, Jean-Luc Mélenchon a appelé ses électeurs à ne "pas donner une seule voix" à Marine Le Pen. Afin d'éviter toutes confusions sur sa consigne de vote, le candidat La France insoumise a répété cette phrase à quatre reprises. "Nous savons pour qui nous ne voterons jamais", a-t-il lancé depuis son QG.
"Je connais votre colère. Ne vous abandonnez pas à ce qu'elle vienne à vous faire commettre des erreurs qui seraient définitivement irréparables", a-t-il indiqué le candidat, arrivé troisième lors de ce premier tour. "Comme je vous l'ai dit il y a cinq ans, vous souvenez-vous qu'il y ait eu quelque dégât après notre déclaration ? Pour qui prendrait-on les Français ? Ils sont capables de savoir quoi faire. Ils sont capables de décider ce qui est bon pour le pays", a-t-il estimé, faisant allusion à sa consigne de vote similaire en 2017.
"Ceci posé, ne nous cachons pas la violence de la déception", a-t-il dit à propos de son propre score, meilleur qu'en 2017. "Elle est d'abord en pensant à tout ce qui aurait été entrepris et qui ne le sera pas. Mais en même temps, comment se cacher (...) aussi, la fierté du travail accompli ? Le pôle populaire existe ! Si nous n'y étions pas, que resterait-il ? Qu'aurions-nous ? Rien ! Et nous avons construit cette force", a-t-il estimé.
Peu après 20 heures, Valérie Pécresse a pris la parole pour annoncer qu'elle votera "en conscience" pour Emmanuel Macron lors du second tour. "J'ai dû batailler sur deux fronts entre le camp du président sortant et le camp des extrêmes (...) Malgré la patience qui m'anime, je n'ai pas réussi dans cette campagne atrophiée (...) à me délivrer de cet étau et de vous convaincre", a déclaré la candidate Les Républicains. Et d'ajouter : "Ce soir, je suis profondément inquiète pour l'avenir de notre pays alors que l'extrême droite n'a jamais été aussi près de l'emporter".
Eric Ciotti s'est une fois de plus démarqué de la ligne des Républicains. Le député LR a refusé de donner une consigne de vote pour le second tour. "Je ne me reconnais pas dans sa politique, je ne le soutiendrai pas", a-t-il affirmé.
Valérie Pécresse a aussi dressé le bilan de sa campagne. "J'ai dû batailler sur deux fronts, entre le camp du président sortant et celui des extrêmes, alliés en la circonstance pour diviser et battre la droite républicaine", a-t-elle déclaré. "Je n'ai pas réussi, dans cette campagne atrophiée et en l'absence de vrai débat, à me délivrer de cet étau et à vous convaincre", a-t-elle reconnu.
Le candidat Reconquête a appelé ses électeurs à voter pour Marine Le Pen au second tour de la présidentielle le 24 avril, malgré des "désaccords" avec elle. "Je ne me tromperai pas d'adversaire. C'est la raison pour laquelle j'appelle mes électeurs à voter pour Marine Le Pen", a déclaré dans une allocution le chef du parti "Reconquête", éliminé au 1er tour avec environ 6,9% des voix. Tout en ajoutant : "Je sais que certains de mes électeurs ne voudront pas voter pour elle, je ne les juge pas".
"Notre ligne a sa singularité et elle n'est représentée nulle part ailleurs. Nous sommes les seuls à défendre notre civilisation et notre identité", a expliqué le candidat promoteur de la thèse d'un "grand remplacement" de la population française par une population d'origine étrangère qui menace selon lui le pays. Le chef de file de "Reconquête" se dit "déterminé à poursuivre le combat" et dira "très vite la forme que prendra" son action à ses militants.
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