"Elisez-moi premier ministre". L'opération de communication lancée par Jean-Luc Mélenchon dès la fin de l'élection présidentielle a-t-elle provoqué un sursaut au sein de son électorat ? Dans la foulée de la publication des premiers résultats, le leader de la Nupes a déclaré que "la vérité est que le parti présidentiel est battu et défait". "J'appelle notre peuple à déferler dimanche prochain" au second tour des législatives, a-t-il ajouté.
Les alliés de gauche ont récolté 25%, selon les premières estimations Harris Interactive x Toluna pour RTL et M6. Un score au coude-à-coude avec la majorité présidentielle. En terme de projections de sièges, la Nupes obtiendrait entre 150 et 208 sièges. Quant à Ensemble, le nombre de sièges est situé entre 260 et 300 sièges.
Le député LFI sortant des Bouches-du-Rhône a indiqué que "la Nupes arrive en tête et sera présente dans plus de 500 circonscriptions au second tour", et "pour la première fois de la Ve République un président nouvellement élu ne parvient pas à réunir une majorité à l'élection législative qui suit", a-t-il ajouté au côté d'autres leaders de l'union de la gauche réunis à Paris.
Jean-Luc Mélenchon réussit ainsi son pari pour ces élections législatives en devant l'opposant principal à Emmanuel Macron. Pourtant rien ne semblait gagner. Au lendemain de la présidentielle, le troisième homme a réuni pendant plusieurs jours le Parti socialiste, le Parti communiste et les écologistes autour de la table des négociations. Il en est ressorti comme étant le leader naturel de la gauche avec un accord inédit de toute la gauche, brandit fièrement.
Ce premier tour des élections législatives vient entériner un autre objectif pour Jean-Luc Mélenchon. Celui de se placer en deuxième homme du scrutin. Il a ainsi fait oublier sa place de troisième homme à l'élection présidentielle et a marginalisé la campagne de Marine Le Pen.
Un coup double politique pour celui qui a décidé de ne pas se représenter aux législatives dans sa circonscription. Ces élections devraient être les dernières pour Jean-Luc Mélenchon qui a indiqué qu'il ne se représentera pas à l'élection présidentielle de 2027. Le 22 mai dernier, lors du Grand Jury RTL, Le Figaro, LCI, l'ancien candidat à l'élection présidentielle assurait : "Je ne serai pas candidat pour l'éternité". "La vie est pleine d'imprévus. Est-ce que j'ai envie ? Non (...) Il y a un an de cela vous me donniez tous mort", ajoutait-il.
Mais cela ne l'empêchait pas d'avoir un nouvel objectif politique en ligne de mire. A défaut d'avoir été élu président de la République, Jean-Luc Mélenchon a jeté son dévolu sur Matignon. "Je serai le prochain Premier ministre, c'est déjà assez me demander", lançait-il.
Pourtant, lors de sa prise de parole de ce dimanche 12 juin, le leader de la Nupes a tenu un discours sans la fougue qui le caractérise. Arrivera-t-il à devenir premier ministre ? Otera-t-il la majorité absolue à Ensemble ? C'est tout l'enjeu de la semaine de campagne à venir, à la fois pour assurer l'avenir de la France insoumise, de la Nupes et celui de Jean-Luc Mélenchon.
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