Élisabeth Borne peut respirer. Emmanuel Macron a décidé de conserver l'actuelle Première ministre du côté de Matignon. Dans la foulée de cette officialisation, l'ancienne ministre du Travail a promis "des ajustements" au sein du gouvernement. Depuis plusieurs semaines, la menace d'un remaniement pesait fortement.
Emmanuel Macron doit recevoir les ministres et les secrétaires d'État à l'occasion d'un dîner, avant le départ en vacances. Et pour certains, il n'y aura même pas de rentrée. Des changements vont bien être annoncés dans les prochains jours. Au total, une dizaine de ministres pourraient bien s'en aller.
Sur ces "ajustements" à venir, Emmanuel Macron et Élisabeth Borne peinent à trouver un terrain d’entente. Le président de la République veut vite tourner la page et remplacer une poignée de ministres, jugés décevants. La cheffe du gouvernement plaide pour des changements plus vastes et pour imposer davantage sa marque.
Selon nos informations, la Première ministre a déjà commencé à passer quelques entretiens. Elle doit présenter ses propositions au président de la République dans les jours à venir. Du côté des départs, quatre noms ressortent principalement : Marlène Schiappa, Olivier Klein, Pap Ndiaye et François Braun.
Marlène Schiappa connaît des derniers mois assez compliqués. L'actuelle secrétaire d'État a récemment été pointée du doigt par un rapport du Sénat sur le Fonds Marianne, alors qu'elle en avait été à l'initiative. "Ma probité est intacte", s'est défendue celle qui s'était révélée lors du premier quinquennat d'Emmanuel Macron en s'attaquant férocement aux violences sexuelles.
"Qu'elle parte !", réclame notamment un proche de la Macronie à RTL. Avant cet épisode du Fonds Marianne, son entretien au magazine Playboy, en plein mouvement social contre les retraites, n'avait pas été vu d'un très bon œil. Élisabeth Borne avait fortement rappelé à l'ordre Marlène Schiappa. Elle pourrait désormais ne plus avoir à le faire, si le départ de la secrétaire d'État est bien acté.
L’avenir d’Olivier Klein au sein du gouvernement n’est pas assuré. Le ministre, en charge de la Ville et du Logement, peine visiblement à convaincre depuis son arrivée. Le départ de l'ancien maire de Clichy-sous-Bois pourrait donc être annoncé dans les prochains jours.
Les premières années de Pap Ndiaye, ministre de l'Éducation nationale, et de François Braun, du côté de la Santé, n'ont visiblement pas satisfait l'exécutif. L'historien et l'ancien président de SAMU-Urgences de France figuraient parmi les débutants, dans un rôle de ministre, dans le gouvernement d'Élisabeth Borne.
Pap Ndiaye "a profondément déçu, il n’est jamais parvenu à imprimer sa patte dans un ministère qui a pourtant besoin d’une incarnation très forte", expliquait récemment un proche d'Emmanuel Macron au Parisien. Depuis un an, le ministre de l'Éducation nationale est souvent décrit comme une personne "timide". Cet excès de timidité pourrait bien lui coûter sa place...
"C'est dur de dire ça pour un ministre, mais je suis un peu démuni face à la [crise des urgences], expliquait François Braun au micro de RTL en octobre 2022. Ses mots prennent un sens supplémentaire alors que le ministre de la Santé est sur un siège éjectable. Issu justement du domaine de la santé, l'ancien urgentiste était attendu au tournant avec de nombreux cols à gravir. Il pourrait bien être remplacé, comme d'autres, dans les jours à venir.
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