Réformes des retraites : d'où vient ce chant de manifestation connu de tous ?
"Macron, si tu savais, ta réforme où on se la met"... Décliné à l'infini et entonné à tue tête lors des manifestions, l'origine de cet air de musique n'a rien de politique.
Mais où est-ce que les manifestants se mettent la réforme ? Alors qu'une mobilisation massive est attendue ce 7 mars, jour où la réforme des retraites sera soumise au Sénat, certains airs bien connus des opposants vont être à coup sûr entonnés dans les rues de Paris et de la France entière. Parmi eux, le célèbre "Macron, si tu savais, ta réforme où on se la met". Même si un dessin n'est pas nécessaire pour en comprendre la signification, revenons sur les origines de ce chant.
Ce n'est pas la première fois qu'un tel refrain efficace et tonitruant est chanté à tue tête lors de manifestations. Chaque politique digne de ce nom et contesté par la population s'est vu affublé de son propre couplet. De Jospin ou Bruno Le Maire pendant la loi Pacte en passant par El Khomri et sa loi Travail, et même l'ancien président Nicolas Sarkozy, dit "Sarko", ont été la cible de cet habile jeu de mots qui reste dans la tête.
Cette douce mélodie est un classique de la Ve République, puisqu'elle a été entonnée pour la toute première fois en 1986. Cette année-là, les étudiants s'étaient massés dans la rue contre la réforme d'Alain Devaquet, ancien ministre de l'Enseignement supérieur, qui souhaitait mettre en place une sélection à l'entrée des universités ainsi qu'une concurrence entre elles. Les rimes de "Devaquet, si tu savais, ta réforme où on se la met" ont dû être entendus jusqu'à l'Élysée, puisque le projet a été mis à la poubelle suite au mouvement.
Pourtant, à l'origine cet incontournable des manifestations n'a pas été pensé pour assouvir une ambition révolutionnaire. Initialement, en 1913 la chanson de Harry Fragson était dédiée à l'élue de son cœur. Il s'agissait donc d'une sérénade dans laquelle l'auteur, compositeur et interprète belge demandait "Si tu veux faire mon bonheur, Marguerite donne-moi ton cœur". Même si on ignore comment Marguerite s'est retrouvée en manif, ce refrain montre bien que dans les deux cas, l'important c'est d'y mettre du cœur.
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