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ÉDITO - Réforme des retraites : après l'Assemblée, la revanche du Sénat ?

Après le chahut à l'Assemblée nationale, la réforme des retraites arrive ce mardi au Sénat. Deux salles, deux ambiances, estime Alba Ventura.

Photo du Sénat le 1er avril 2021. (Illustration)
Photo du Sénat le 1er avril 2021. (Illustration)
Crédit : MARTIN BUREAU / AFP
ÉDITO - Réforme des retraites : après l'Assemblée, la revanche du Sénat ?
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L'invité de RTL - Alba Ventura
Alba Ventura
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La réforme des retraites arrive au palais du Luxembourg, et ce sera l’occasion pour le Sénat de reprendre du galon. La chambre haute est souvent en position mineure par rapport à l’Assemblée, et bien là, le Sénat va se retrouver en position magistrale pendant une quinzaine de jours, c’est assez inhabituel. Il faut dire que le Sénat met un point d’honneur à mener les débats jusqu’au bout c’est-à-dire les 20 articles de la réforme. Contrairement à l’Assemblée où les députés n’ont même pas pu examiner l’article 7 celui qui repousse l’âge de départ à 64 ans.

Au Sénat, il n’y aura pas des dizaines de milliers d’amendements. Si vous prenez toute la gauche au Sénat, c’est-à-dire socialistes, écolos et communistes 1.300 amendements ont été déposés (1.300 seulement, si j’ose dire). Bon, en même temps il n’y a pas d’insoumis au Palais du Luxembourg. Ça ne veut pas dire que la gauche ne va pas s’opposer, mais pas à coup d’obstruction et d’insultes.

Il y a une autre différence avec l’Assemblée, c’est que le Sénat a décidé de siéger le week-end, pour gagner du temps. On verra que le Sénat n’a rien à voir avec cette image (fausse) mais toujours dans l’inconscient collectif, du vieux sénateur endormi. 

Un deuxième rideau plus pondéré et mesuré

Ce qui est différent aussi, c'est que la majorité est de droite au Sénat. Oui et ça va être une bonne occasion pour les Républicains de se refaire. Parce qu’eux non plus n’ont pas montré leur meilleur à l’Assemblée. Bon, alors au Sénat, il n’y a pas d’Aurélien Pradié, il n’y a pas de frondeurs chez les sénateurs Les Républicains. C’est un groupe plutôt uni. Et un groupe assez pointilleux qui a déjà prévenu le gouvernement que leur objectif sera de veiller à l’équilibre budgétaire et d’obtenir plus de droits pour les femmes.

Pour le reste, les sénateurs de droite ont fait voter tous les ans depuis 4 ans un amendement qui ressemble beaucoup à la réforme du gouvernement. Et ça, pour eux, déjà, c’est déjà un trophée.
 
Par le passé, plusieurs politiques avaient voulu supprimer le Sénat. C'est une sacrée revanche. Jean-Luc Mélenchon avait évoqué la suppression du Sénat lors de la présidentielle de 2017. Même Marine le Pen s’était interrogée sur son utilité. Et souvenez- vous, c’est plus ancien, mais Lionel Jospin avait parlé d’une "anomalie".

Sauf que, dans des moments de forte crispation comme aujourd’hui, lorsque ça tangue à l’Assemblée où, la majorité n’est que relative, on va voir nettement la différence avec un Sénat, où le débat est plus pondéré, plus équilibré, moins polémique, moins partisan. Ça va être un cours grandeur nature de science politique et parlementaire.

Le Sénat, c’est la chambre des territoires, des collectivités, les élus sont moins sous l’influence des partis, ils ont plus de recul, ça aide à la réflexion. Donc oui, le Sénat qui est bien souvent en deuxième rideau, va avoir là l’occasion de prendre sa revanche.

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