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Réforme des retraites : pas de grève interprofessionnelle avant le 31 mars

Épuisés, les syndicats prévoient la prochaine journée de mobilisation le 31 mars. D'ici là, une conférence de financement "alternative" sera préparée.

Des manifestants contre la réforme des retraites le 6 février 2020 à Paris (illustration)
Des manifestants contre la réforme des retraites le 6 février 2020 à Paris (illustration)
Crédit : Thomas SAMSON / AFP
Chloé Richard-Le Bris & AFP
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Fatigués après deux mois et demi de conflit, les syndicats opposés à la réforme des retraites temporisent en repoussant leur prochaine journée de mobilisation au 31 mars, après les élections municipales et une conférence de financement "alternative" qu'ils préparent.

"Il faut qu'on reprenne des forces, résume Benoît Teste, le secrétaire général de la FSU. C'est surtout en termes de grèves qu'il est compliqué de tenir avec à peu près une journée interprofessionnelle chaque semaine". Depuis le 5 décembre, son syndicat, la CGT, FO, Solidaires, des organisations de jeunesse (MNL, UNL, Fidl) et d'étudiants (Unef) ont appelé au total à dix journées interprofessionelles, avec parfois la CFE-CGC dans leurs rangs.

Mais la dernière, organisée jeudi 20 février en pleines vacances scolaires, a montré une baisse sensible de participation, avec 92.000 manifestants dans toute la France selon le ministère de l'Intérieur, contre 121.000 précédemment le 6 février, 806.000 le 5 décembre. Il y a eu nettement moins d'appels à la grève et presque pas de perturbations dans les transports ou chez les éboueurs.

"Continuer d'éditer des appels chaque semaine aurait été hors-sol. Nous allons construire un nouveau départ fort le 31 mars,avec des équipes prêtes à faire grève", dit Élie Lambert, de Solidaires. Benoît Teste rêve de "refaire le coup du 5 décembre", tant en termes de mobilisation que de grèves. D'ici là, il y aura les élections municipales, les 15 et 22 mars, où "le gouvernement, en fonction des résultats, risque d'être secoué. Ils ont des ministres qui se présentent aux élections", pointe Céline Verzeletti, dirigeante à la CGT.

Avec la conférence de financement "alternative", "un vrai débat contradictoire"

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Les syndicats préparent une conférence de financement "alternative" à celle du gouvernement, qui a demandé aux partenaires sociaux de trouver des solutions pour fin avril afin de ramener le système des retraites à l'équilibre d'ici à 2027. La CGT et FO menacent de claquer la porte de cette conférence de financement, contestant le cadre contraint imposés par Édouard Philippe. Le Premier ministre a d'emblée écarté toute réflexion sur une hausse des cotisations patronales, au grand dam des syndicats. La conférence alternative pourrait se tenir le 24 mars, éventuellement au Conseil économique, social et environnemental (Cese). Si la date et le lieu ne sont pas encore définitifs, le principe de cette initiative est validé.

Des contacts sont pris avec des sociologues, des économistes "de tous bords", des philosophes, l'idée étant "de contester l'expertise du gouvernement", souligne Benoît Teste. "Il y aura un vrai débat contradictoire", promet Céline Verzeletti.

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